Politique

Lancement du Plan stratégique de décarbonation

Armateurs de France, GICAN et Ports de France, lancent le Plan Stratégique de Décarbonation du Maritime (PSDM). Ce plan a pour objectif d’utiliser les revenus de l’ETS maritime (système d’échange de quotas d’émission) afin de réussir la décarbonation du secteur.

La décarbonation du transport maritime entre dans une nouvelle phase en France. Ainsi, les acteurs français du maritime ont officiellement lancé le Plan stratégique de décarbonation du secteur maritime. Cette initiative réunie Armateurs de France, le Gican, et de l’Union des Ports de France. Ce plan trace les lignes directrices de la transformation d’un pilier essentiel de l’économie et de la souveraineté nationale, notamment par le fléchage des recettes issues du marché carbone (ETS).

Trois objectifs majeurs

Le Plan stratégique s’articule autour de trois objectifs majeurs :

  • Déployer et opérer des navires décarbonés ;
  • Transformer les ports français en hubs multi-énergies décarbonées ;
  • Renforcer les moyens de production et le développement d’équipements décarbonés.

 L’ETS, une ressource au service de la transformation du secteur

L’intégration du maritime dans le système européen d’échange de quotas d’émissions (Emissions Trading Schemes ou ETS), en vigueur depuis janvier 2024, doit être une ressource au service de la transformation du secteur. Les recettes induites doivent donc être intégralement fléchées vers le financement du Plan stratégique de décarbonation, conformément à l’esprit du règlement européen. Le montant total du besoin de financement annuel pris en charge par la part ETS est estimé à 350 M€, sur un total de 1,4 Md€ par an pour atteindre le net zéro en 2050.

75% des besoins couverts par les investissements privés

L’ETS maritime couvrira donc 25 % du besoin global. Les 75 % restants proviendront majoritairement d’investissements privés et de dispositifs déjà existants. Cette mobilisation financière collective témoigne de l’engagement sans précédent de l’ensemble de la filière. De plus, les bénéfices attendus sont considérables. En premier lieu, ils prévoient la création de 35 000 emplois. Ensuite, ils permettent la modernisation des infrastructures portuaires comme catalyseur de croissance industrielle et logistique. Pour Hervé Martel, « cette mobilisation collective est à la fois un enjeu d’efficacité mais aussi un enjeu économique pour notre pays et je dirais même de souveraineté nationale et européenne. »

Un plan présenté à l’Unoc 3

Le Plan Stratégique de Décarbonation du Maritime sera présenté lors de la conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3), qui se déroulera en juin à Nice. Il confirme la volonté de la France de porter ce projet à l’agenda global, indiquent les initiateurs de ce plan. Pour le président d’Armateurs de France, Édouard Louis-Dreyfus, ce plan stratégique doit combler un manque. « Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est la capacité à déployer à grande échelle, à rendre ces solutions accessibles, compétitives, industrielles. Notre ambition est posée. Nos propositions sont concrètes. À présent, il nous faut assumer notre cap. Nous espérons que ce cap pourra être fixé dès l’exercice proche du Comité interministériel de la Mer. »