Le port de Luanda drague pour atteindre les 16 m
Le port de Luanda démarre les travaux de dragage du terminal polyvalent. L’objectif est de pouvoir réceptionner des navires avec un tirant d’eau à 16 m.
L’opération est prévue de longue date puisqu’elle intervient dans le cadre de la concession que le port a accordé à AD Ports. Aujourd’hui, le port de la capitale angolaise est limité avec un tirant d’eau de 10 m. Les premiers coups de pelle sont attendus dans les prochains jours.
Porter le tirant d’eau à 16 m
Le directeur des infrastructures du port de Luanda, Pedro Doria Quicalahola, l’a confirmé dans un entretien à la revue interne du port, Porto Notacias. L’objectif est de porter le tirant d’eau du chenal d’accès du terminal polyvalent de 10 m à 16 m. Le concessionnaire de ce terminal, AD Ports, doit investir 250 M$ dans ce terminal pour sa reconstruction et sa modernisation.
Une première phase dès avril
Ce dragage se fera en deux phases. La première est lancée dès ce mois d’avril. Elle est consacrée à un appel d’offres pour sélectionner une société qui mènera les études techniques et environnementales. La seconde phase vise à choisir un opérateur pour ce dragage. Selon l’autorité portuaire, ces opérations doivent se dérouler dans un temps court. En effet, le port annonce la fin des opérations en mars 2026. Ainsi, les travaux sur le chenal se termineront concomitamment à la fin des investissements d’AD Ports. Le manutentionnaire prévoit de construire un quai et d’acquérir des portiques.
Approfondir le terminal de cabotage
Profitant de la présence de la drague, le port de Luanda prévoit aussi d’approfondir l’accès au terminal de cabotage et de passagers. Ces deux espaces offrent aujourd’hui un tirant d’eau de 1 m. Il est prévu qu’il passe désormais à 5,5 m. Il s’agit « d’assurer la sécurité de la navigation et d’éliminer les problèmes d’échouage », précise l’autorité portuaire. Selon le responsable des infrastructures, le principal défi de ce projet est financier. Le dragage représente un coût important en raison du peu d’entreprises internationales présentes sur ce marché. « Nous serons tenus d’utiliser une société étrangère », continue le responsable.
Être le hub de la sous-région
Ces travaux se projettent dans le futur. D’une part, il veut confirmer sa position comme porte d’entrée et de sortie du commerce angolais. En accueillant AD Ports sur le terminal polyvalent, Luanda accroît la concurrence dans son port. En effet, outre le groupe d’Abu Dhabi, DP World, APM Terminals, au travers de la co-entreprise Sogester, et le groupe brésilien Multiterminais. D’autre part, le port angolais vise à s’imposer comme un hub logistique dans la sous-région. Cependant, il se trouve confronté avec des ports comme Pointe Noire, au Congo, mais aussi Walvis Bay en Namibie. Ce dernier dispose désormais d’un terminal développé par la filiale de MSC, Terminal Investment Limited. Enfin, le maintien des routes Europe-Asie par le sud de l’Afrique constitue une opportunité pour le port de Luanda.