Les recommandations du Serec pour éviter la congestion portuaire
Le Sea Empowerment and Research Center (Serec) propose plusieurs recommandations pour combattre la congestion portuaire. Des propositions que les opérateurs logistiques du Nigéria doivent reprendre à leur compte.
Dans un article paru dans The Nation, le Sea Empowerment and Research Center (Serec) analyse la situation des ports africains. Il se concentre sur les terminaux d’Apapa à Lagos. Au travers de cet article, le « Think Tank » tente de trouver des solutions à la congestion portuaire. Il considère que cet « embouteillage » résulte des attitudes des armateurs et des manutentionnaires.
Répondre à l’inefficacité portuaire
Selon le directeur du Serec, Eugène Nweke, les propositions doivent apporter une réponse à l’inefficacité portuaire et aux délais d’attentes entraînant des coûts pour tous les opérateurs de la chaîne logistique. « La congestion portuaire est un fléau pour l’économie nationale, indique le directeur. Alors, nous proposons une voie durable qui concilie l’efficacité opérationnelle et l’équité pour tous les acteurs, y compris les expéditeurs et les transitaires. »
Des mesures à court terme
Les recommandations du Serec ont le mérite de présenter des mesures à court terme. La première vise à sortir rapidement les conteneurs lors de l’arrivée du navire afin d’éviter l’accumulation des boîtes dans les terminaux. En second lieu, l’analyse propose de refuser, temporairement, les conteneurs vides. Le retour des vides dans des délais raisonnables permet de résoudre, en partie, l’engorgement. De plus, une communication entre les terminaux portuaires et les opérateurs de transport terrestre pour une meilleure coordination des opérations logistiques.
Les cinq efforts de collaboration entre armateurs et manutentionnaires
Dans l’article de The Nation, il est aussi fait mention des efforts de collaboration à mettre en œuvre entre les opérateurs de terminaux et les compagnies maritimes. Ils doivent se réaliser sur :
L’évacuation régulière et programmée des conteneurs vides par des navires ;
- Le déploiement de technologies de suivi des conteneurs pour contrôler les mouvements des conteneurs vides à l’entrée et à la sortie des terminaux ;
- L’expansion de la capacité de stockage et l’acquisition d’équipements de manutention plus modernes ;
- L’établissement de partenariats intersectoriels plus solides pour optimiser le flux de conteneurs ;
- Et l’introduction d’un cadre réglementaire national qui empêche le déversement arbitraire ou l’abandon de conteneurs sur le sol nigérian.
Réorganiser les dépôts de conteneurs
Par ailleurs, dans son analyse le Serec regarde l’organisation des dépôts de conteneurs. Actuellement, les transitaires payent des droits par conteneurs. Le Think Tank propose de les remplacer par un système alternatif comme des couvertures d’assurances ou des fonds de sécurité collectifs. Ils seront gérés par le Nigerian Shippers’ Council (NSC) et le Council for the Regulation of Freight Forwarding in Nigeria (CRFFN). Ils auront une double vocation de garantir la sécurité des conteneurs et de réduire le coût financier de ces dépôts.
Le remboursement du stationnement des conteneurs
Le SEREC ne s’est pas arrêté aux réformes opérationnelles. Il se penche aussi sur les « remboursements des conteneurs en dépôt. » Ils sont une source de désaccord entre les chargeurs et les compagnies maritimes. Dans un souci d’efficacité de la chaîne logistique, le SEREC demande la mise en place d’un cadre réglementaire clair, assorti de délais de remboursement exécutoires et de sanctions pour les compagnies maritimes défaillantes. Ensuite, un corpus de normes doit établir les processus de remboursement afin de garantir l’équité et la cohérence. Le Serec propose aussi la mise en œuvre de systèmes de remboursement automatisés. Enfin, un système de communication transparent avec les chargeurs et les transitaires pour connaître en temps réel le statut et les délais de remboursement.
Le piège financier pour les chargeurs
Le système de dépôt des conteneurs est devenu un piège financier pour de nombreux chargeurs nigérians. « Un système de remboursement adéquat doit être juste, rapide et transparent », a déclaré Eugène Nweke. Le directeur souhaite que ces propositions soient reprises par les opérateurs « pour mettre en œuvre ces solutions sans délai. » Il reste optimiste. Avec de bonnes politiques et des systèmes adaptés, « le secteur maritime nigérian peut améliorer de manière significative son classement mondial en matière d’efficacité logistique et de temps de traitement », indique The Nation.