L’OMI reporte le vote du Net Zero Framework
Le 17 octobre, l’OMI a accepté le report de l’adoption du Net Zero Framework. Le vote interviendra en 2026.
L’Organisation maritime internationale (OMI) n’a pas adopté le Net Zero Framework. Les membres de l’assemblée ont adopté le report de ce vote dans un an. Certains y voient une victoire, d’autres un échec cuisant. La victoire est modeste. Ils sont 57 à avoir voté pour le report quand 49 États membres ont accepté le vote. Ainsi, les amendements à la convention Marpol ne sont pas intégrés. Il faudra attendre octobre 2026 pour une probable adoption et mars 2028 pour une entrée en vigueur de ce projet.
Les partisans jugent ce texte « malavisé »
Du côté des heureux, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio a souligné, dans un post sur X, qu’il s’agit d’une victoire du président des États-Unis. Il a « évité une nouvelle taxe de l’ONU sur les consommateurs américains qui aurait financé des projets climatiques progressistes. L’OMI est revenue sur son vote malavisé concernant la taxe carbone. Il s’agit là d’un exemple brillant de diplomatie. » Pour le représentant de la Maison blanche, ce rejet doit « protéger les emplois américains, défendre nos industries et mettre l’Amérique au premier plan face à une idéologie climatique ridicule. »
Une grande désillusion pour les perdants
Du côté des perdants, c’est une bataille de perdue mais pas un enterrement du texte. Le vote reviendra dans un an. Cependant, ce rejet laisse place à une désillusion importante. Ce report n’est pas toujours attribué à la stratégie du président américain. Les menaces de la Maison blanche ont pesé, indiquent certains, mais c’est aussi un projet qui n’a pas suffisamment convaincu. Néanmoins, la déception se lit dans les communiqués des organisations professionnelles maritimes. Alors, du côté de l’European Community of Shipowner Association (Ecsa, organisation regroupant les armateurs européens), l’heure est aux regrets. Sotiris Raptis, secrétaire général, qualifie ce projet « d’essentiel pour donner à l’industrie maritime la certitude dont elle a besoin. Il doit envoyer un signal fort au marché pour qu’il produise des carburants propres nécessaire pour atteindre la neutralité carbone. »
Déjà 150 Md$ investis
La réaction est plus mesurée du côté du World Shipping Council (WSC, regroupant les armements conteneurisés). Les négociations à l’OMI du Net Zero Framework se sont avérées complexes. Pour demeurer positif, l’organisation appelle à profiter de cette année pour « clarifier et développer le cadre de ce projet de convention », indique un communiqué. Cependant, pour le WSC ce texte doit aboutir. « L’industrie du transport maritime s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle a investi 150 Md$ dans des navires conçus pour fonctionner avec des carburants verts. »
Déception pour l’ICS et l’IBIA
L’International Chamber of Shipping se calque sur la même ligne. Thomas A. Kazakos, secrétaire général, se montre déçu. Il rappelle que le transport maritime « a besoin de clarté pour pouvoir réaliser les investissements nécessaires à la décarbonation. Nous continuerons à travailler avec l’OMI, qui est la meilleure organisation pour mettre en place les réglementations mondiales nécessaires à une industrie mondiale. » Une déception que l’International Bunker Industry Association (IBIA, regroupant les souteurs) partage. Elle espérait une issue différente de la réunion de l’OMI. L’association soutient que « l’adoption du Net Zero Framework était déjà engagée dans un travail sur les lignes directrices détaillées. » Elle rappelle qu’une réunion du groupe de travail à l’OMI tente de « panser les blessures diplomatiques de cette semaine. »

