Port de Boulogne-Calais signe un contrat avec RTE pour la fourniture de 100 MW
Le port de Boulogne-Calais a signé, le 9 janvier, un contrat avec RTE. Il prévoit d’acheminer une puissance de 100 MW sur les quais pour alimenter les navires.
Premier port européen sur le Transmanche, le port de Boulogne-Calais participe à son niveau à la neutralité carbone. Le contrat signé avec le transporteur d’électricité RTE pour un montant de 6,7 M€ entre dans cette stratégie de décarbonation de cette filière.
Sécuriser la ressource en énergie
Ce contrat entre dans cette stratégie. Il prévoit de créer l’infrastructure nécessaire à offrir 100 MW de capacité sur les quais calaisiens. Le raccordement partira du poste des Garennes pour courir jusqu’aux quais. L’officialisation de l’engagement entre le port et RTE permet dès à présent de sécuriser la ressource en énergie. Une ressource que le port devra disposer dès 2030 avec l’arrivée des navires 100% électriques de DFDS.
En 2025, l’étude technique et juridique
La signature de ce contrat représente la première étape de la stratégie de décarbonation du port. L’année 2025 sera consacrée à l’étude technique et juridique ainsi qu’au montage financier de la phase 2. Cette dernière consistera en l’élaboration du système électrique reliant le transformateur d’entrée aux quais pour permettre la recharge des navires. Elle doit intervenir en 2026.
Le projet TIDES
Ce contrat s’inscrit dans le projet TIDES (Terminal Integration to Deliver Electricity to Ships). Porté par le Port de Boulogne-Calais, il prévoit d’offrir aux armements une solution de recharge à quai des batteries de leurs futurs navires électriques. Tout l’enjeu de ce projet est d’injecter suffisamment d’électricité dans le réseau pour permettre aux navires de recharger dans un temps court d’escale. Concrètement, l’infrastructure permettra de fournir une puissance de 20 à 35 MW par navire pendant un temps d’escale limité à 45 minutes. De plus, ce réseau pourra traiter jusqu’à trois navires simultanément.
L’arrivée de navires 100% électriques en 2030
Cet investissement n’est pas anodin. En effet, l’arrivée, en 2023 et 2024, des deux ferries hybrides (avec une propulsion diesel-électrique) de P&O ferries nécessite de nouvelles capacités électriques. Des navires qui réalisent une partie des opérations avec la propulsion électrique. Pour sa part, DFDS s’est engagé dans la décarbonation d’une partie de sa flotte par le recours à la propulsion électrique. La direction de DFDS a annoncé, en 2024, le renouvellement de sa flotte transmanche composée de six ferries (trois à Calais et trois à Dunkerque) par des navires à propulsion électrique à l’horizon 2035. Les deux premiers sont attendus en 2030.
Une première pour le monde portuaire et maritime
Cet investissement représente une première dans le monde maritime. « Les puissances à délivrer dans un laps de temps aussi réduit sont telles qu’il n’existe actuellement, dans le monde maritime, aucun système de branchement automatisé équivalent en service. Le Port Boulogne Calais sera pionnier en la matière », souligne Benoît Rocher, directeur général du Port Boulogne-Calais. Au total, le projet TIDES représente un investissement estimé à 45 M€ porté par le Port Boulogne Calais. Le port prévoit de déposer un dossier de demande de subvention européenne ultérieurement.
