Ports

Rotterdam : un trafic en baisse de 0,7% en 2024

Le port de Rotterdam accuse un repli de son trafic. Il perd 0,7% à 435,8 Mt. Le trafic conteneurs reste cependant en progression.

L’année 2024 marque un palier dans la courbe de trafic du port de Rotterdam. Avec 435,8 Mt, le port néerlandais voit ses volumes se contracter de 0,7%.

Les minerais de fer tirent les vracs solides

Dans ce contexte, les trafics de vracs solides demeurent positifs. Ils progressent de 0,8% à 71,2 Mt. Cette filière subi les aléas des marchés des commodités. Ainsi, les minerais de fer et la ferraille réalisent un bon score avec une progression de 5,7% à 29,7 Mt. La hausse de la production sidérurgique en Allemagne a profité au port néerlandais. De plus, le besoin de reconstitution des stocks a entraîné une hausse des volumes en entrée. Enfin, face à la demande, le port de Rotterdam a renforcé son rôle de hub dans ce secteur en réexportant une partie de ses volumes.

Le retour à une situation plus « normale »

Toujours parmi les hausses, les autres vracs solides (composés de minerais non ferreux, d’engrais et de sel) s’inscrivent dans la même veine. Ils augmentent de 38,6% à 12,2 Mt. Un score d’autant plus impressionnant, note la direction du port, que la demande en matières premières peine à s’améliorer. Par ailleurs, en 2023, les trafics des vracs agroalimentaires baissent. Ces variations de trafics sont, aussi, liées à un retour à une situation plus « normale » que celle qui a prévalue en 2023.

Le charbon réduit la progression

Ces performances sont contrecarrées par la baisse de trafic du charbon. Il enregistre une diminution de 18% à 19 Mt. La production électrique tend à abandonner progressivement son recours au charbon pour préférer des énergies non fossiles. Pour le port de Rotterdam, la baisse continue de ces dernières années se confirme. Enfin, les vracs agroalimentaires ont fait réduit la progression générale des vracs solides du côté négatif en enregistrant une diminution de 2,7% à 10,3 Mt.

Le brut tire les vracs liquides vers le bas

Quant aux vracs liquides, ils perdent 2,7% à 200 Mt. Une diminution liée aux volumes de pétrole brut et de GNL. Le pétrole brut accuse le coup en 2024 en raison des travaux de maintenance intervenus sur les raffineries de Rotterdam et en Allemagne. La demande en produit brut s’amenuise aussi par une consommation réduite de produits raffinés en Europe.

Les nouveaux circuits logistiques du GNL

Pour sa part, le GNL perd du volume. Il baisse de 5,3% à 11,3 Mt. D’une part, les stocks en Europe sont demeurés élevés à l’entrée de l’hiver 2024. D’autre part, une partie du trafic de GNL de Rotterdam est destiné au marché allemand. Or, les circuits logistiques du GNL tendent à se modifier en Europe du Nord. En effet, l’installation en 2023 d’un FSRU (Floating Storage & Regazeification Unit) en Allemagne a détourné une partie des flux. À l’inverse, le fioul et le kérosène progressent. Un mouvement lié à la baisse d’activité des raffineries de l’hinterland. Pour assurer la continuité de l’activité, les opérateurs ont importé plus de produits raffinés.

Les diverses en baisse

Dernière catégorie de trafic, les marchandises diverses perdent 3,7% à 31,2 Mt. Un chiffre qui ne prend pas en compte le trafic conteneurisé. Le trafic RoRo se stabilise. Il bénéficie d’un quatrième trimestre fort. En effet, les opérateurs ont mis en service des navires plus grands. Les autres filières diminuent de 10 % à 5,8 Mt. Elles subissent la baisse des flux d’acier et de produits non ferreux. La demande européenne se réduit et les sanctions contre l’aluminium russe pèsent sur ce secteur.

Conteneurs : un trafic de 13,8 MEVP

Enfin, le trafic conteneurs se porte bien. D’une part, il progresse de 2,5% à 133,4 Mt. D’autre part, le nombre de mouvements augmente plus fortement. Avec 13,8 MEVP, il croît de 2,8%. Pour la direction du port, cette croissance du trafic conteneurisé tient à une consommation plus importante des Européens. L’indexation des salaires et la baisse de l’inflation a entraîné une hausse du pouvoir d’achat des consommateurs et donc une augmentation de la demande.

Investissements : un budget de 320,6 M€

S’agissant des investissements, l’autorité portuaire de Rotterdam a décidé d’augmenter son enveloppe. Elle progresse de 11% à 320,6 M€. Le port réparti son budget entre les infrastructures physiques et digitales. Du côté des infrastructures, il est prévu de continuer les travaux sur le terminal à conteneurs de Prinses Amaliahaven et l’élargissement du Yangtzekanaal. Pour le digital, le port prévoit le développement du centre d’expérience portuaire Portlantis. Enfin, il envisage la construction du projet de transport et de stockage de CO2. Ces différents projets entrent pour environ un tiers du budget total, soit 117,2 M€.