En 2023, le GPM de Nantes Saint-Nazaire accuse un repli de 4%
Les trafics du GPM de Nantes Saint-Nazaire accusent un recul de 4% à 28,4 Mt. Une baisse notamment liée aux trafics de GNL et de céréales. Le port ligérien a malgré tout consolidé ses flux d’alimentation animale et de véhicules neufs.
L’année 2023 se termine avec un repli des trafics pour le GPM de Nantes Saint-Nazaire. Pour la direction du port, cette baisse tient à l’impact des mouvements sociaux contre le projet de réforme des retraites du début d’année. Sur la seconde partie de l’année, « le trafic ligérien a retrouvé une belle dynamique, comme en témoignent la croissance du roulier, des produits dédiés à l’alimentation animale et les importations de gaz naturel liquéfié », indique la direction du port.
Une économie portuaire réduite
Pour la direction, la situation géopolitique a eu des répercussions sur l’économie internationale. En effet, les conflits d’Ukraine et la situation au Proche-Orient ont eu pour effet une croissance des prix de l’énergie et des matières premières. Dans ce contexte, l’activité portuaire mondiale et plus particulièrement en Europe s’est contractée.
Le retour des flux de pétrole brut
L’analyse des flux du port ligérien montre malgré tout de bonnes performances pour certains courants. Ainsi, les importations de pétrole brut retrouvent des couleurs. Elles progressent de 33% à 6,8 Mt. Cette belle performance doit être nuancée. En effet, en 2021, l’arrêt de raffinerie de Donges a plombé les trafics. Ce courant a repris pendant six mois en 2022. Ainsi, l’année 2023 est celle du plein exercice de trafics de pétrole brut après trois ans de perturbations.
La baisse des trafics de GNL
Du côté des produits raffinés, la progression continue. Ils progressent de 6% à 4,6 Mt. L’équilibre entre importations et exportations penche en faveur des secondes qui s’élèvent à 3,3 Mt contre 1,2 Mt pour les premières. Quant au trafic de gaz naturel liquéfié, il se tasse en 2023. Avec 8,1 Mt, le GNL accuse un repli de 18% par rapport à 2022. Or, au cours de cette année, les craintes d’une pénurie en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie ont incité les opérateurs à reconstituer les stocks. L’hiver doux de 2023 n’a pas consommer l’entièreté de ces stocks, réduisant par la même les importations.
Le charbon et les céréales s’essoufflent
Du côté des vracs solides, les trafics de charbon pour la centrale thermique de Cordemais continuent leur décroissance. Pour la direction du port, cette centrale « a été peu mise à contribution en 2023 ». Une explication pour des approvisionnements de charbon en baisse de 64% à 400 000 t. Autre courant mis à mal ces derniers mois pour le GPM de Nantes Saint-Nazaire, les trafics de céréales s’essoufflent. Avec 700 000 t, les céréales de l’ouest français n’arrivent pas à concurrencer les produits de mer Noire. Les céréales ukrainiennes et russes ont pris des parts de marché des destinations traditionnelles du GPM de Nantes Saint-Nazaire, comme l’Afrique du Nord et de l’ouest et le Proche-Orient. Ces deux principaux flux du port ligérien ne sont pas les seuls à décroître. Les sables, le clinker et le ciment accusent aussi le coup en 2023. Ils reflètent l’état de la filière du BTP.
L’alimentation animale gagne 5%
Seul courant à s’afficher en progression, l’alimentation animale gagne 5% à 2,2 Mt. Cette bonne tenue de l’alimentation animale s’accompagne d’une progression des huiles alimentaires en vrac. La demande soutenue en huiles permettant le maintien d’un bon niveau de production des usines de trituration Cargill de Saint-Nazaire et Montoir de Bretagne. Enfin, parmi les autres trafics, celui des ferrailles de recyclage progressent de 11%. Une belle performance puisque les exportations ne se sont réalisées que sur une partie de l’année. En effet, le site de Cheviré n’a pas exporté au cours des trois premiers mois.
Des nouveaux armateurs rouliers escalent à Nantes Saint-Nazaire
Quant aux marchandises diverses, elles enregistrent des sorts contrastés. Du côté des points positifs, les trafics de véhicules s’affichent en hausse. Le nombre de véhicules s’établit à 118 000 unités. Le GPM de Nantes Saint-Nazaire a su tirer profit de la saturation de nombreux terminaux en Europe du Nord pour proposer une solution de repli. Ainsi, outre LD Seaplane et Suardiaz, armateurs historiques de ce trafic, de nouveaux venus ont réalisé des escales. Ainsi, les navires de Grimaldi, Neptunes Lines, Transfennica, Erkport et Polaris ont déchargé au terminal roulier. De plus, si le port bénéficie de sa position pour réceptionner des véhicules depuis le Maroc et l’Espagne, il a été choisi par le groupe Stellantis pour exporter la production de Rennes.
Conteneurs : une baisse de 1,1%
Le trafic conteneurisé du GPM de Nantes Saint-Nazaire a été à la peine en 2023. Avec 148 000 EVP, le port souffre de la baisse mondiale des flux conteneurisés. Il affiche une baisse de 1,1%, ce qui reste marginal comparativement à ses concurrents. Cette filière des conteneurs est sur une dynamique pour placer le port ligérien en bonne position. Ainsi, CMA CGM a ouvert une ligne vers Algésiras au départ de Nantes Saint-Nazaire. De plus, WEC Lines escale désormais dans le port dans le cadre d’une ligne entre la Grande-Bretagne, l’Espagne et le Portugal. Une opportunité pour Nantes Saint-Nazaire de s’ouvrir vers d’autres destinations par transbordement et de développer les flux intracontinentaux.