Juridique et social

Les assureurs face à la crise de la mer Rouge

Andrew Yeoman, président directeur général de Concirrus, revient sur les effets de la crise en mer Rouge pour les assureurs dans la dernière newsletter de Iumi.

Concirrus se présente comme un cabinet d’analyses de données. Il vient en appui des assureurs, notamment maritimes, pour analyser les risques et réduire les pertes. Or, la logistique maritime actuelle connaît de sérieuses perturbations. Ainsi, les attaques perpétrées par les rebelles Houthis contre les navires marchands impliquent un besoin d’analyse plus intense pour le monde de l’assurance maritime.

La hausse des primes d’assurance reflète la situation

Alors, dans sa dernière newsletter, l’organisation mondiale des assureurs maritimes (Iumi), donne la parole au p-dg de Concirrus, Andrew Yeoman. Il revient sur les effets de la crise en mer Rouge pour les assureurs. Andrew Yeoman rappelle que « sur le plan financier, les transporteurs maritimes font face à des primes de risque de guerre en hausse. Elles reflètent le danger accru d’opérer dans la région. »  Or, cette augmentation réduit les marges bénéficiaires des armateurs et affecte les expositions des assureurs.

La mise à mal des réserves financières des assureurs

De plus, continue Andrew Yeoman, l’intensification des incidents peut avoir des effets sans précédent pour les assureurs. « La hausse des demandes d’indemnisation, peut mettre à mal les réserves financières des assureurs maritimes. Ce sont leurs capacités financières qui seraient détériorées ». Quant au secteur de la réassurance, « il pourrait déjà avoir limité son exposition à la mer Rouge lors des renouvellements du 1er janvier, posant ainsi de nouveaux défis pour obtenir une couverture complète », alerte le p-dg de Concirrus.

Utiliser l’analyse de données pour quantifier les risques

Et pour comprendre la situation, il rappelle que les assureurs réévaluent les risques qu’ils sont prêts à accepter. Ils peuvent aller jusqu’à refuser de couvrir des voyages ou des types de navires qu’ils jugent à haut risque. « Pour une gestion efficace des risques, les assureurs doivent se concentrer sur l’évaluation des risques en temps réel. » Pour cela, indique Andrew Yeoman, il faut utiliser l’analyse de données et le renseignement pour suivre l’évolution de la situation.

L’assurance paramétrique au secours des assureurs

Dans ces conditions, il appelle à une collaboration avec divers intervenants, tels que les compagnies maritimes, les gouvernements et les entités régionales. « Elle est vitale pour comprendre la situation et élaborer des stratégies de mitigation des risques. » De plus, l’innovation produit, tels que les produits d’assurance paramétrique, permet de maintenir une offre sur le marché. Cependant, l’indemnisation se déclenche dès lors qu’un ensemble de conditions sont réunies. À la différence d’une assurance traditionnelle qui indemnise un sinistre selon les pertes, l’assurance paramétrique entre en jeu quand les conditions d’un événement surviennent. Pour Andrew Yeoman, ces assurances « peuvent aider les assureurs à maintenir leur pertinence sur le marché et à soutenir l’industrie maritime ».

La complexité des réclamations complique la situation

La complexité des réclamations dues au conflit pose des défis supplémentaires. En effet, elle complique l’attribution des dommages et peut entraîner des litiges juridiques. De plus, cette complexité peut amener un retard dans le traitement des réclamations. Or, dans un schéma de marché plus difficile à appréhender, la capacité d’assurance pourrait se tendre. La conséquence immédiate sera d’augmenter les coûts du transport par une hausse des primes d’assurance.