Patrice Vergriete, ministre en charge des Transports : « il faut investir, investir et investir »
Lors de la conférence annuelle de l’Espo, qui se tient à Paris, le ministre en charge des Transports, Patrice Vergriete, a expliqué sa position sur la décarbonation et sur le besoin en investissements.
Lors de la conférence de l’Espo, Patrice Vergriete, ministre chargé des Transports, s’est plié au jeu des questions réponses mené par le directeur général du port de Calais-Boulogne, Benoît Rocher. L’occasion pour le ministre de dévoiler sa politique portuaire pour les mois à venir.
Les ports comme un point dans des corridors
Le ministre a rappelé que les ports « disposent d’un véritable savoir-faire pour traverser les crises. » Il prend pour exemple la pandémie au cours de laquelle le monde portuaire a continué les opérations. Cependant le monde change. « Il ne faut plus regarder les ports comme des points. » ils doivent être perçus comme faisant partie de corridors. « Il faut penser en termes de flux décarbonés. Les ports constituent un point de ces corridors décarbonés. »
« Les ports deviendront des pompistes »
Pour mémoire, Haropa représente un exemple de ces corridors décarbonés combinant le portuaire, le ferroviaire et le fluvial. De plus, le président de la République a initié à Marseille le corridor Rhône-Saône. Au port de Dunkerque, le corridor vers l’hinterland dispose d’alternatives ferroviaire et fluviale. Cette décarbonation dans les ports se porte aussi sur la réindustrialisation. « Les ports ont une responsabilité à porter l’énergie du futur. Ils doivent proposer ces énergies tant pour le transport maritime que le terrestre. Demain, les ports deviendront des pompistes », continue le ministre. Il signifie par là qu’ils seront des producteurs d’énergie mais aussi des distributeurs.
Face à un mur d’investissement
Par conséquent, en changeant de dimension, le monde portuaire doit anticiper. Alors, pour disposer de ports plus résilients, le ministre souligne l’importance des investissements. « Il faut investir, encore investir et toujours investir », a martelé le ministre. Et pour continuer dans cette veine, il reconnaît que le secteur portuaire est face « à un mur d’investissements ». Par conséquent, face à cette obligation, Patrice Vergriete rappelle que l’État accorde une enveloppe de 2,7 Md€ pour les prochaines années. De plus, il appelle les collectivités locales à participer à cet effort.
L’Europe n’est pas à la hauteur
Quant à l’Union européenne, le ministre des Transports qualifie sa participation « pas à la hauteur ». Elle doit accompagner la lutte contre le changement climatique dans une plus grande mesure, estime le ministre. Et Patrice Vergriete de déclarer avoir abordé le renforcement de la participation européenne lors des réunions des ministres des transports.
Sans décarbonation, « c’est au revoir »
Enfin, parmi les sujets abordés, le ministre revient sur les évolutions demandées aux ports. Entre le respect de la biodiversité, la réindustrialisation et la gestion du foncier, « nous demandons beaucoup aux ports », reconnaît le ministre. Alors, il souhaite se concentrer sur « ce que nous pouvons leur demander pour contribuer à la décarbonation ». Parce que « la décarbonation n’est pas une obligation économique. Sans intégrer la décarbonation dans les processus industriels, c’est au revoir. »