Céréales : 10,1 Mt de blé tendre à l’exportation
FranceAgriMer a publié les premières prévisions pour la campagne 2024/2025. Le disponible de blé tendre à l’exportation est estimé à 10Mt.
Lors du conseil spécialisé Grandes cultures du 18 septembre, FranceAgriMer a établi les premiers bilans de la récolte 2024. La production de blé tendre en France s’élève à 25,7 Mt. Une récolte en baisse de 27% par rapport à l’année précédente.
Une qualité dans la moyenne
Cependant, si la quantité des blés tendres n’est pas au rendez-vous, la qualité reste dans la moyenne, notent les responsables d’Arvalis. En effet, avec un taux de protéines moyen à 11,4%, la récolte 2024 demeure proche de la moyenne quinquennale. De son côté, le poids spécifique n’atteint pas les niveaux nécessaires. Ainsi, 28% de la production est supérieure à 76 kg/hectolitre. Lors de la précédente récolte, 75% de la production atteignait ce niveau. « En dépit d’un poids spécifique faible, la qualité des grains demeure bonne », a rappelé Christine Bar, cheffe du service Qualités et valorisations d’Arvalis.
L’importance du travail en silo
Et la cheffe de service de souligner que le travail en silo permettra de remonter la qualité des lots. Effectivement, le nettoyage, le transilage (transfert entre silos) et l’assemblage des lots par les organismes stockeurs et les silos portuaires permet de constituer des lots répondant aux cahiers des charges des acheteurs.
Une baisse de 61% vers les pays tiers
Ainsi, le rôle des ports est déterminant pour cette campagne. Cependant, le disponible de blé tendre à l’exportation est estimé à 10,1 Mt. Un chiffre en baisse de 29% par rapport à la campagne précédente. Et cette diminution est plus forte pour les flux destinés aux pays tiers. En effet, FranceAgriMer prévoit 4 Mt vers les pays tiers, soit un recul de 61% par rapport à la campagne 23/24. De leurs côtés, les expéditions vers les pays de l’Union européenne perdent 4% à 6 Mt.
Orges : la baisse des flux vers les pays tiers
Pour leur part, les orges s’inscrivent dans la même tendance. Avec une production de 10,04 Mt, elles diminuent de 18%. La baisse de la production marquera le disponible à l’export. Les premières prévisions tablent sur des expéditions vers les pays tiers de 2,2 Mt, soit une baisse de 43%. Du côté des flux vers l’Union européenne, les flux ne devraient perdre que 5% à 2,8 Mt. Au total, la France exportera environ 5 Mt d’orges.
Le maïs progresse en 2024
Quant au maïs, il affiche une progression. La récolte s’annonce en hausse de 12% 13,3 Mt. Une hausse qui se décline sur les exportations. FranceAgriMer annonce 4,5 Mt sur la campagne, en progression de 8%. Les flux vers les pays de l’UE affichent une hausse de 8% à 3,9 Mt. Du côté des trafics vers les pays tiers, ils progresseront de 11% à 500 000 t. Une bonne nouvelle pour les ports qui traitent ces céréales comme le GPM de Bordeaux et le port de Bayonne.
Des situations complexes pour les portuaires
Ces chiffres annoncent des situations compliquées du côté des ports. La baisse du disponible à l’exportation impactera lourdement l’activité des principaux points de départ des céréales comme Rouen, La Rochelle, Dunkerque et Marseille. Déjà, plusieurs opérateurs regardent avec attention l’évolution de la situation pour prendre des mesures d’ordre social comme du chômage technique.
Les blés de mer Noire attisent la concurrence
Outre ce disponible en baisse, les blés français se confrontent à un marché international concurrentiel. La Russie arrive à se placer sur des marchés convoités par les Français. Déjà, dans le Maghreb, la Russie remporte des appels d’offres avec des prix inférieurs. Des conditions de marché qui pourraient s’aggraver. En effet, selon Andrey Sizov, la production russe de blé tendre est revue à la hausse à 82,9 Mt. Un volume moindre que les précédents records mais qui reste élevé. Quant à l’Ukraine, présente sur les mêmes marchés que la France, elle affiche une récolte en baisse mais avec une bonne qualité des grains. Cependant, avec la baisse de sa production, elle a voté une loi pour limiter les exportations à un prix plancher.
La France ne sera pas importatrice nette
Les premières prévisions lèvent le voile sur une crainte des opérateurs. La production française est suffisante pour alimenter le marché national. « Compte tenu des stocks et de la production 2024, la France dispose largement de quoi couvrir ses besoins intérieurs en blé tendre. Elle n’aura pas besoin d’importer de blé », nous ont confiés des responsables d’Intercéréales.