États-Unis : la Maison Blanche souhaite un retour à la table des négociations
Après la première journée de grève dans les ports de la côte Est des États-Unis, la National Retail Federation demande l’intervention de la Maison Blanche. L’administration de Joe Biden appelle les manutentionnaires à revenir à la table des négociations. Elle n’interviendra pas.
Le mouvement social des dockers de la côte est des États-Unis prend une dimension politique. D’abord, dès le premier jour du mouvement, la National Retail Federation appelle l’administration de Joe Biden à intervenir. « Nous demandons instamment au président Biden de mettre en œuvre toute son autorité et les outils dont il dispose, notamment le Taft-Hartley Act, pour arrêter ce mouvement », indique le président de la NRF, Matthew Shay.
S’assurer qu’il n’y aura plus de perturbations
Pour l’organisation des distributeurs, il est urgent que les deux parties retournent à la table des négociations « pour s’assurer qu’il n’y aura plus de perturbations portuaires. » Elle souligne l’impact de ce mouvement pour l’économie nationale. « Une perturbation de cette ampleur à un moment crucial de la reprise économique de notre pays aura des conséquences dévastatrices. »
La reprise des négociations
En effet, l’économie américaine a vécu deux années d’inflation et se remet à peine de l’ouragan Hélène. « Cette grève ne fera qu’aggraver les difficultés des familles américaines. L’administration doit donner la priorité à notre économie. Elle doit intervenir immédiatement pour éviter de nouvelles difficultés et des conséquences économiques plus graves. » Outre cette demande, la NRF appelle à la reprise des négociations. Un retour à la table des négociations « avec l’intention de finaliser un nouveau contrat sans autres perturbations pour mettre fin à cette impasse. »
Le discours plus tempéré de la Maison blanche
Ainsi, après la Chambre de commerce américaine, la NRF appelle à une intervention pour limiter les impacts de ce mouvement social. Or, du côté de la Maison Blanche, le discours paraît plus tempéré. L’administration de Joe Biden tient un autre langage. Si elle reconnaît l’utilité des négociations collectives, elle a « exhorté l’USMX à s’asseoir à la table des négociations et à présenter une offre équitable à l’International Longshoremen Association. »
Les bénéfices records des armateurs
Ainsi, le discours de Joe Biden semble pencher en faveur des syndicats. Il souligne que la proposition de l’USMX « garantisse une rémunération appropriée ». De plus, il reprend les arguments de l’ILA. « Les transporteurs maritimes ont réalisé des bénéfices records depuis la pandémie. Dans certains cas, les bénéfices ont augmenté de plus de 800 % par rapport à la période d’avant la pandémie. » Alors, « Il n’est que justice que les travailleurs, qui se sont mis en danger pendant la pandémie pour maintenir les ports ouverts, voient eux aussi leurs salaires augmenter de manière significative. »
Les dockers : une profession essentielle
Cependant, Joe Biden reconnaît que le contexte est compliqué. Le pays se relève des dégâts causés par l’ouragan Hélène. Dans ce contexte, il insiste sur le rôle « essentiel » des ouvriers dockers. Ils « joueront un rôle essentiel dans la reconstruction. Ce n’est pas le moment pour les transporteurs maritimes de refuser de négocier un salaire équitable pour ces travailleurs essentiels tout en engrangeant des bénéfices records. »
Pas de référence au Taft-Hartley Act
Enfin, pour assurer de la bonne gestion de cette crise, l’administration américaine déclare qu’elle surveillera le « gonflement des prix. » Il demande que l’USMX négocie un « contrat équitable » en reflet de l’apport des dockers à l’économie nationale. Nulle part dans son discours, Joe Biden aborde l’utilisation du dispositif prévu par le Taft-Hartley Act. Un levier que le président des États-Unis se réserve si l’impact de ce mouvement devenait trop important.