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En 2023, le maritime a transporté 12,3 Mdt

La Cnuced a publié, le 22 octobre, son rapport annuel sur le transport maritime. Il revient sur les événements qui ont émaillé l’année comme la crise de Suez et de Panama.

La Cnuced publie la Revue Maritime et Transports. Elle analyse la situation de 2023. Alors, au cours de l’année passée, le transport maritime a transporté 12,3 Mdt. Un chiffre en progression de 2,4% par rapport à 2022. Pour mémoire, en 2022, les flux maritimes ont enregistré une baisse. Ainsi, 2023 permet de revenir aux niveaux de 2021.

Une hausse de 4,2% en tonnes-miles malgré la crise de Suez

Exprimé en tonnes-miles, le maritime totalise 62,03 Mdtm (milliard de tonnes-miles). Un chiffre en hausse de 4,2% comparativement à 2022. Pour les rédacteurs de la Revue maritime et transports, cette augmentation s’explique par les perturbations dans le monde. Ainsi, les attaques des Houthis en mer Rouge, la sécheresse du canal de Panama ont obligé les armateurs à dérouter leurs navires. Alors, les liaisons entre l’Asie et l’Europe, l’Asie et la côte est des États-Unis se rallongent. Ce rallongement de la distance est chronique. Depuis 2005, indique la Cnuced, la distance progresse régulièrement. Ainsi, en 2000, la distance moyenne d’une tonne de marchandise était de 4675 miles. Elle est de 5186 miles en 2024.

Une progression pour les prochaines années

Les perspectives pour les prochaines années s’annoncent positives. En effet, la Cnuced estime la croissance du transport maritime à 2% en 2024. Le trafic conteneurisé progressera de 3,5% au cours de cette année. Une tendance qui se déclinera dans les années qui suivront avec une moyenne de 2,4% en général et de 2,7% pour le trafic conteneurisé. Une croissance qui tient notamment à la demande en vracs solides, notamment en minerai de fer. « Cependant, ces estimations de croissance dépendent en grande partie des conditions géopolitique, comme le conflit en Ukraine, et les tensions économiques ».

L’impact de la crise de Suez et de Panama

Le rapport annuel de la Cnuced revient sur l’impact de la crise du canal de Suez et des restrictions dans le canal de Panama. Les attaques des Houthis, depuis le Yémen, ont surtout perturbé le monde de la conteneurisation. Ainsi, selon le China Container Freight Index (CCFI), les taux entre l’Asie et l’Europe ont augmenté de 120% entre octobre 2023 et juin 2024. « Il apparaît que la crise en mer Rouge et ses conséquences sur le transit par le canal de Suez entrent à hauteur de 148% de la hausse », indique le rapport. Pour leur part, les perturbations dans le canal de Panama sont estimées à 9%. Ces augmentations sont partiellement réduites par la surcapacité de la flotte. Ce dernier point a un effet de baisse des taux.

Les vracs secs plus touchés par les perturbations du canal de Panama

Quant au monde des vracs secs et liquides, ils enregistrent des augmentations de 45% liées aux restrictions intervenues sur le nombre de transit du canal de Panama. « Les effets se sont ressentis dès le mois de novembre 2023 quand l’autorité du canal a décidé de restreindre le nombre de passage », souligne la Cnuced. Ainsi, cet événement participe à hauteur de 49% à la hausse de ces taux de fret. L’offre plus importante que la demande a permis d’atténuer cette hausse. Ces restrictions sont liées aux conditions climatiques du pays. Alors, avec le retour de la saison des pluies en avril, l’autorité du canal de Panama a autorisé de plus nombreux passages.

Des solutions logistiques alternatives

L’impact de ces deux événements se différencie par des solutions logistiques alternatives. En effet, les conteneurs peuvent éviter le canal de Panama en empruntant les solutions ferroviaires en Amérique pour rejoindre l’océan Atlantique. Une solution plus difficile à mettre en place pour le trafic de vracs secs comme les minerais de fer ou les céréales. Néanmoins, l’aggravation de la situation en mer Rouge à partir du mois de juin impacte aussi les taux de fret des vracs secs. Quant au monde pétrolier, il enregistre une progression depuis le mois d’octobre 2023. Ce secteur n’a pas souffert de ces deux « points chauds ».

Ports : une hausse du nombre d’escales

Enfin, le rapport aborde la situation des ports. En 2023, le nombre d’escales des porte-conteneurs ont augmenté pour atteindre un record. Ainsi, au cours du second semestre, 250 000 escales de porte-conteneurs sont dénombrées, soit une progression de 12%.  Du côté des pétroliers, la progression reste plus faible avec une hausse de 1 à 2%. A contrario, les escales des vraquiers se stabilisent. Enfin, les navires à passagers enregistrent une progression de 9% en 2023. Ces hausses pour les porte-conteneurs et les pétroliers se distinguent surtout en Afrique et en Asie. Pour aller plus en détail, le nombre d’escales en Afrique a progressé de 20%. Quant aux pétroliers, ils voient leur nombre d’escales augmenter de 38% en Afrique.