Ports

Les trafics du GPM de Bordeaux bénéficient de la performance des vracs liquides

Le GPM de Bordeaux termine 2024 sur une note positive. Le trafic général augmente de 1,4% à 6,2 Mt. En 2025, le port consacre 20 M€ à ses investissements.

En 2024, le GPM de Bordeaux gomme partiellement les baisses de trafic de 2023. Effectivement, l’année passée le port girondin a subi une baisse de 5,6%. Avec ce retour de la performance en 2024, le GPM de Bordeaux gomme en partie les baisses de 2023. Cependant, le port ne retrouve pas son niveau de 2022.

Les liquides gagnent 4,4%

L’analyse par courants montre que la hausse générale des trafics tient à la bonne tenue des vracs liquides. Ainsi, avec 4,7 Mt, ils gagnent 4,4%, soit un gain supplémentaire de 200 000 t. La raison de cette tendance tient, selon la direction du port, à la baisse du raffinage en France. Les marges trop basses ont incité les industriels à se tourner vers les importations. Pour le GPM de Bordeaux, ce changement se reporte par une hausse des produits raffinés.

Le ferroviaire se développe sur les vracs liquides

Outre les produits pétroliers, les biocarburants suivent le mouvement avec une augmentation de 18,2%. Il en est de même des vracs agroalimentaires. Les importations d’huiles végétales progressent de 64% quand les exportations gagnent 30%. En 2024, le GPM améliore aussi la part modale du ferroviaire de ces flux. Ainsi, quelque 500 000 t ont quitté le port par wagon citerne pour rejoindre les stocks. « Nous avons travaillé en étroite coopération avec les stockeurs. Ils ont augmenté leur capacité de réception ferroviaire », nous a confié le président du directoire du GPM Bordeaux, Jean-Frédéric Laurent. Des flux qui doivent se pérenniser en 2025.

Le blé en moins, le maïs en hausse

D’un autre côté, les vracs solides s’affichent en baisse. Ils perdent 5,7% à 1,2 Mt. Deux filières tirent les vracs solides vers le bas. D’une part, les exportations de blé reculent. La mauvaise récolte 2024 touche directement les trafics. Dans ce secteur, la hausse de 10% des sorties de maïs n’a pas réussi à compenser les pertes sur les blés. La récolte de maïs de 2024 laisse présager que le trafic devrait se maintenir en 2025. Parmi les autres baisses se retrouvent les ferrailles et les entrées de graines de tournesol.

Le BTP entre hausse et baisses

D’autre part, la filière du BTP accuse le coup. Le ciment en vrac et le clinker voient leur volume baisser. Dans le même secteur, les entrées de laitiers pour la fabrication de ciment augmentent. De plus, les exportations de granulats pour le site éolien de Noirmoutier depuis le terminal du Verdon compensent en partie les baisses. Outre ces hausses, la tourbe et le bois limitent la baisse des vracs solides.

Conteneurs : le repli de 11%

Enfin, les marchandises diverses ne parviennent pas à se maintenir. Elles perdent 37 000 t, soit 12,7% à 254 000 t. Tant les colis lourds que les conteneurs se replient. Ces derniers reculent de 11% à 21 865 EVP. La direction du port souligne l’interaction importante des flux conteneurisés entre les trafics du Havre et de Nantes avec ceux de Bordeaux. En effet, les trafics de Bordeaux dépendent en grande partie de ceux de Nantes et du Havre. Alors, pour contrecarrer ces variations, le GPM de Bordeaux cherche à attirer de nouvelles liaisons conteneurs vers le sud de l’Europe, voire le nord de l’Afrique.

Un budget investissements de 20 M€

Le GPM de Bordeaux se projette vers demain. Après avoir consacré 18 M€ d’investissements en 2024, le port girondin dote le budget 2025 d’une enveloppe de 20 M€. « Les deux années 2024 et 2025 constituent les deux pics dans notre projet stratégique », continue Jean-Frédéric Laurent. Une somme consacrée à deux projets. En premier lieu, le port prévoit la construction d’une plateforme multimodale sur le site de Bassens. Le port est dans la phase d’appels d’offres. Les travaux démarrent en 2026. Ce terminal multimodal doit être opérationnel en fin d’année 2027, annonce le GPM.

Une plate-forme multimodale pour des trains complets

Au total, cette plateforme multimodale mobilise 12 M€. Elle permettra de relier les terminaux de Bassens directement au réseau ferré national. « Il s’agit de pouvoir composer des trains complets directement sur les terminaux. Aujourd’hui, les trains sont composés en coupons avant de pouvoir être rassemblés », souligne Jean-Frédéric Laurent. Un espace qui permettra de développer le multimodal pour les trafics de vracs solides et de conteneurs.

Consolider l’activité de réparation navale

L’autre projet qui absorbera une partie du budget des investissements concerne la réparation navale. Les travaux prévoient une enveloppe de 15 M€ sur quatre ans. Les travaux tablent notamment sur la réfection du bateau-porte. « Nous réalisons ces travaux pour accroître la capacité de notre forme. Nous voulons consolider notre activité notamment sur la déconstruction. » La réparation navale demeure une activité importante au port. La forme affiche un taux d’occupation de 100% en 2024.

Automobile : le potentiel sur le site de Bassens

La direction du port regarde aussi la filière automobile. Déjà le port a accueilli des escales de navires rouliers. Une filière qui peut constituer une diversification des trafics. Le port entame des études pour identifier le potentiel de cette filière. Ce trafic pourrait se développer sur le site de Bassens. « Nous avons eu des escales au Verdon en 2022. Cependant, les liaisons ferroviaires avec l’hinterland ne sont pas optimales. Nous prévoyons de développer une logistique automobile sur le site de Bassens. » Un terminal qui a connu, il y a quelques années, un trafic roulier. De plus, la direction du port pousse dans cette direction. « Nous recevons le navire pour Ariane. Il dispose d’une capacité en roulier que nous pourrions mieux utiliser. Nous devons y réfléchir », indique le président du directoire.

Projet stratégique 26/30 : mieux travailler pour le territoire

En 2024, le GPM de Bordeaux a commencé à travailler sur son prochain projet stratégique. Il doit intervenir sur la période 2026-2030. Déjà, le GPM a défini trois axes de travail. Le premier concerne l’activité de port de commerce et de son développement. Le deuxième vise à son aménagement. Le port doit « mieux s’intégrer dans le territoire. Il n’est pas suffisamment pris en compte. Or, nous pouvons apporter des réponses logistiques à des objectifs. Nous travaillons déjà étroitement avec la métropole de Bordeaux. Nous pouvons aller plus loin », confie Jean-Frédéric Laurent.