L’UE doit prendre des mesures contre le recyclage abusif des navires en fin de vie
Shipbreaking Platform, organisation non gouvernementale européenne, appelle l’Union européenne à se mobiliser pour une application plus rigoureuse de son règlement sur le recyclage des navires.
Shipbreaking Platform, organisation non gouvernementale, alerte sur l’application du règlement européen sur le recyclage des navires. En effet, elle rappelle que la Commission européenne a publié, en mars, une évaluation du règlement sur le recyclage des navires (EU SRR, EU Ship Recycling Regulation). Le document met en lumière plusieurs points « qui entravent l’efficacité du règlement », souligne un document de Shipbreaking Platform.
Pas de révision du règlement
Il s’agit, notamment, du contournement du règlement par un pavillon d’un pays tiers. De plus, Shipbreaking Platform relève l’absence de normes européennes détaillées en matière de gestion des déchets dangereux et de surveillance environnementale. Pourtant, « la Commission européenne ne considère pas qu’une révision rapide du règlement soit une réponse adéquate », indique l’organisation. Dans ce contexte, « nous demandons à la Commission d’adopter des mesures alternatives pour renforcer la capacité de recyclage durable des navires. Elles empêcheront les compagnies maritimes européennes de se tourner vers les chantiers installés sur les plages d’Asie du Sud », a déclaré Ingvild Jenssen, directrice de Shipbreaking Platform.
Se prémunir contre la perte de compétences en Europe
Le document d’évaluation du règlement annonce la rédaction d’un rapport sur l’introduction d’un système de retour pour les navires commercialisés dans l’UE. L’objectif est de favoriser l’utilisation de chantiers de déconstruction en Europe. Shipbreaking Platform appelle les autorités européennes à se prémunir contre la perte de compétences dans les secteurs maritimes. L’organisation doit respecter le principe du pollueur-payeur. Ainsi, « l’approche de l’UE doit contribuer aux objectifs politiques généraux du Green Deal européen, y compris l’optimisation de la récupération des matériaux et les activités industrielles à zéro émission. »
Le refus de l’inscription des chantiers indiens dans la liste européenne
Selon Shipbreaking Platform, la filière maritime fait pression sur l’UE pour qu’elle accepte les chantiers d’échouage indiens sur la liste de l’UE. L’organisation prévient qu’une telle démarche compromettrait de manière flagrante l’objectif du règlement. Il vise à créer des conditions de concurrence équitables au profit des chantiers navals opérant conformément à aux normes européennes en matière de sécurité et d’environnement. L’inscription des chantiers du sous-continent indien menacerait l’avenir du secteur européen du recyclage des navires.