Juridique et social

Les ports d’Anvers-Bruges et de Rotterdam subissent des mouvements sociaux

Les ports d’Anvers-Bruges et de Rotterdam enregistrent des mouvements sociaux depuis le 6 octobre. À Anvers-Bruges, les pilotes maritimes ont cessé le travail depuis le 6 octobre. À Rotterdam, les sociétés de manutention empêchent le déchargement des navires.

Les grèves dans les ports ne sont pas l’apanage des ports français. Les deux ports concurrents d’Europe du Nord subissent depuis le début de l’année des mouvements sociaux. Les deux ports d’Anvers-Bruges et Rotterdam connaissent une semaine noire.

Les pilotes maritimes refusent les heures supplémentaires

En Belgique, le projet de réforme des retraites ne rassemble pas. Depuis le début de l’année, les salariés suivent « massivement », selon les syndicats, les mots d’ordre de grève. Ainsi, après les arrêts de travail de janvier, mars et mai, c’est au tour des pilotes maritimes d’entrer dans le mouvement. Ils refusent d’effectuer des heures supplémentaires. Ils ne travaillent que pendant les heures ouvrées.

110 navires en attente devant Anvers-Bruges

Par conséquent, selon les chiffres publiés par plusieurs journaux belges, le mouvement entamé le 6 octobre et encore effectif le 9 octobre limite les entrées dans le port de l’Escaut. L’agence MDK, en charge de la gestion du littoral, annonce une centaine de navires bloqués au large du port. Le Brussels Times indique que 110 navires sont en attente le 8 octobre. Ce mouvement impacte directement une soixantaine de navires pour le port d’Anvers-Bruges. Une situation que l’échevin du port, Johan Klaps, juge malheureuse pour l’image du port.

Des négociations au point mort

Le mouvement social porte sur le projet de réforme des retraites en Belgique. Cette réforme adoptée par le Parlement en avril a des impacts financiers pour les salariés belges. Des négociations par branche se tiennent. Or, pour les pilotes maritimes, elles sont au point mort. Les partenaires sociaux attendent que la partie adverse propose de nouvelles réunions. L’association des pilotes maritimes critique le nouveau régime des retraites. Elle craint une baisse des revenus de ses salariés en raison de l’absence d’indexation d’un des deux fondements de ce régime.

Les arrimeurs en grève à Rotterdam

Plus au nord, à Rotterdam, la situation n’est guère meilleure. Deux sociétés en charge de l’arrimage des conteneurs à bord des navires ont cessé le travail depuis le 8 octobre. Elles ne prévoient pas de reprise d’activité avant le 10 octobre. Les salariés manifestent pour une augmentation des salaires. Dans une dépêche de l’agence Reuters, le port indique qu’il est encore trop tôt pour connaître des impacts de ce mouvement.

Des mouvements qui s’ajoutent à la congestion

Cette situation des deux ports de mer du Nord s’ajoute à la congestion. Dans son rapport mensuel, DHL prévoit un délai de deux à cinq jours d’attente pour les navires. De plus, l’opérateur logistique rappelle que les deux ports affichent un taux d’occupation élevé. Pour les opérateurs logistiques, deux alternatives se présentent. La première consiste à attendre patiemment que le conflit se résolve. L’inconnue demeure sur ce temps d’attente.

Des déroutements à prévoir

Si les mouvements des deux ports doivent prendre fin en fin de semaine, il faudra encore quelques jours pour absorber le travail supplémentaire. La deuxième alternative est de se dérouter sur d’autres ports du nord de l’Europe : Le Havre, Hambourg, Bremerhaven ou Wilhelmshaven. Selon nos sources, les surcoûts liés à ces déroutements seront à la charge des commissionnaires et chargeurs. Les armements invoquent la force majeure de la grève. Les chargeurs français ont bien senti le vent, en juin, en déclarant vouloir faire des ports français leur préférence.