Fluvial : le fret gagne 3,1% en 2021 à 52,5 Mt
VNF a présenté le 31 mai, le bilan de l’activité fluviale en France. Avec 52,5 Mt, le fret fluvial gagne 3,1%. Une progression qui se décline dans tous les bassins.
L’année 2021 a été un bon crû pour le fret fluvial. Dans sa présentation des résultats de l’année VNF se félicite de l’intérêt que les chargeurs apportent à ce mode fluvial. Cette dynamique doit néanmoins être relativisée. En effet, en 2020, le transport fluvial a accusé une baisse de 10,7% à 50,4 Mt. Alors, même si une partie du trafic est revenu sur la Seine, l’année 2021 n’a pas entièrement rattrapé les chiffres d’avant la pandémie. En 2019, le réseau fluvial français a réalisé un trafic de 56,3 Mt.
Baisse des exportations
La répartition entre trafic intérieur, qui comptabilise les importations, et les trafics internationaux balance en faveur des seconds. En 2021, la croissance du trafic intérieur a été de 3,7% à 9,5 Mt. Pour leur part, les exportations ont enregistré une légère baisse de 1,7% à 12,8 Mt. Cette baisse des expéditions internationales est imputée à la mauvaise campagne céréalière.
Les matériaux de construction profitent de la reprise du BTP
Le principal courant du fret fluvial se compose des matériaux de construction. Avec 23,7 Mt, les sables, graviers et autres matériaux représentent 43% du trafic des voies navigables françaises. Principal flux, les matériaux de construction ont gagné 5,6% en 2021. Une hausse qui confirme le retour de la croissance, au cours de cette année, de la construction en France. Ce secteur a dépassé son niveau de trafic d’avant la crise sanitaire
Produits agricoles : l’effet de la mauvaise récolte de 2020
Le second courant en tonnage du transport fluvial concerne les produits agricoles et notamment les céréales. Or, la mauvaise campagne céréalière 2020/2021 a sérieusement touché cette filière qui pèse 33% du trafic. En 2021, les produits agricoles ont représenté 12 Mt, enregistrant une baisse de 9,7%. Pour VNF, « ces résultats à la baisse s’expliquent par un faible niveau d’activité de la filière agricole durant le 1er semestre 2021 (-30,5% en t-km), qui a pu néanmoins être contrebalancé par une reprise du trafic durant le second semestre (+10,6% en t-km sur cette période), du fait notamment de la nouvelle campagne céréalière », indique l’établissement public. En retirant les chiffres du trafic des produits agricoles, le trafic fluvial a augmenté de 12,5% en France.
Le rebond de la métallurgie
Autres courants importants pour le fluvial, le secteur de la chimie et des engrais. Il a gagné 29,7% à 4,3 Mt en 2021 en raison d’une hausse de la demande d’engrais et de produits chimiques sur le bassin du Rhône. Quant à la métallurgie, elle enregistre un rebond de 16% à 3,9 Mt. Un retour de la croissance grâce aux trafics réalisés sur la Seine et aux exportations de produits vers l’Allemagne. Enfin, les trafics liés à l’énergie, notamment le charbon et autres produits, affichent une croissance plus faible avec 4,5 Mt, en progression de 2,3%.
Conteneurs : mieux qu’avant la pandémie
Enfin, les trafics conteneurisés démontrent aussi de ce retour de croissance sur les voies navigables. Avec 583 000 EVP traitées par voie fluviale dans les différents bassins, ce courant affiche une croissance de 3,4%. Il a gagné des parts de marché et a su effacer la légère baisse de 2020. En effet, en 2021, le trafic fluvial de conteneurs dépasse le score réalisé en 2019 qui était de 567 000 EVP.
Seine : une croissance tirée par les trafics de terre
Cette dynamique nationale se décline dans les différents bassins fluviaux français. Ainsi, sur le bassin de la Seine, la hausse du trafic atteint 3,3% à 22,1 Mt. Une croissance portée par les matériaux de construction qui progressent de 7,6% à 15 Mt, grâce aux transports de terre de remblais vers la Normandie. La filière métallurgique enregistre quant à elle une croissance de 29,6% à 1,1 Mt. Une hausse que le bassin séquanien doit surtout aux importations de tôles et de colis à chaud depuis l’étranger vers l’Ile de France, d’une part, et à l’accroissement des flux de déchets et de ferrailles à destination du Nord et de la Belgique, d’autre part.
Le Rhin accuse un léger repli
Le bassin rhénan se place en deuxième position, en termes de volumes transportés. En 2021, le trafic de ce bassin a atteint 10,8 Mt, soit une faible baisse comparativement à 2020. En effet, de 2020 à 2021, le bassin rhénan a perdu 1,8%. Le Rhin a subi une crue au cours de l’été 2021 obligeant à des arrêts de navigation. Outre cet élément, comme sur l’ensemble du territoire, le bassin rhénan a souffert de la mauvaise campagne céréalière. D’un autre côté, ces pertes ont été partiellement compensées par la bonne tenue du trafic des produits métallurgiques. Ils ont gagné 10,5% en raison d’une demande de déchets et ferrailles vers les ports mosellans et l’international. Ensuite, la chimie a gagné 13,6% de ses trafics en 2021.
Les Hauts de France boosté par la dynamique du BTP
Troisième bassin en volume, la région des Hauts de France a gagné 12,3% de son trafic à 10 Mt. Poussé par la dynamique des matériaux de construction et la filière chimie, le réseau du nord du pays a profité de la hausse des flux de matériaux vers l’Ile de France et des travaux de dragage du canal de Condé et de la Lys qui ont dopé la filière chimique.
La Moselle poussée par la métallurgie
Enfin, le bassin mosellan voit également son trafic fluvial augmenter en 2021, avec une hausse de +3% à 5,9 Mt. Une augmentation que le bassin doit notamment aux exportations de la filière métallurgique, du fait de l’augmentation des exportations à destination de l’Allemagne et de la Belgique. Des résultats permettent au bassin mosellan de retrouver son niveau d’avant crise.
Un réseau en capacité de quadrupler son trafic
Des résultats qui ont amené le directeur général de VNF, Thierry Guimbaud, à constater l’attrait de plus en plus grand des chargeurs pour le mode fluvial. « . Malgré une longue période de crise, nous continuons de voir de plus en plus de chargeurs et d’acteurs se tourner et s’intéresser au transport fluvial. Le réseau fluvial est fluide et non saturé, il pourrait accueillir jusqu’à 4 fois plus de trafic sur certains axes comme la Seine ou le Rhône. Il est sous exploité alors qu’il est le mode de transport de fret le plus écologique. Il est urgent de booster le report modal », a souligné le directeur général.