Conteneurs : les opérateurs portuaires n’ont pas souffert de la congestion
Dans son rapport annuel sur les principaux opérateurs de terminaux à conteneurs, le consultant britannique Drewry revient sur les conditions de marché en 2021. Avec des résultats financiers en croissance, ces opérateurs n’ont pas été impacté par la congestion portuaire. L’année 2023 réserve son lot d’incertitudes.
La fin de la pandémie du Covid 19 a entraîné une forte hausse du trafic maritime et, par voie de conséquence, une augmentation du trafic dans les terminaux à conteneurs. Dans ce contexte, les opérateurs de terminaux à conteneurs ont profité de ces conditions de marché, même s’ils ont souffert de la congestion portuaire.
Une croissance de 2,4% par an
Ainsi, dans son rapport annuel sur les opérateurs de terminaux à conteneurs, le consultant britannique Drewry estime que la capacité portuaire devrait croître de 2,4% par an pour atteindre 1,38 Md EVP d’ici à 2026. Cependant, continue Eleanor Hadland, consultante spécialisée dans les ports chez Drewry, la détérioration de l’économie mondiale et la tension politique devrait entraîner une baisse de la demande. « Par voie de conséquence, le taux d’utilisation des terminaux à conteneurs devrait se réduire à 70% en 2025 contre 75% comme prévu l’an passé », indique la consultante britannique.
L’avantage d’être une filiale d’un armateur
Néanmoins, le marché ne sera pas identique pour tous les opérateurs. « Le renouveau de l’appétit pour des projets de terminaux greenfield montre une confiance dans l’évolution du marché. Il reste que la capacité de CMA Terminals et de TIL à sécuriser des volumes par CMA CGM et MSC donnent à ces sociétés des avantages face aux opérateurs non affiliés à des transporteurs », continue la consultante.
Congestion portuaire et hausse des revenus
Selon Eleanor Hadland, les perturbations des chaînes logistiques a amené une augmentation des temps d’attente dans les terminaux en 2021 qui ont généré des frais de surestaries, des revenus pour les opérateurs de terminaux au-delà de ce que la simple croissance des trafics aurait pu entraîner. D’autre part, continue la consultante, la congestion portuaire n’a pas eu d’impact sur les bilans financiers des opérateurs de terminaux. En facturant les surestaries des conteneurs dans les terminaux, les opérateurs ont compensé les surcoûts liés à la congestion, selon Drewry.
Frein aux investissements
La situation actuelle de perturbations dans les chaînes logistiques devraient s’estomper au cours du premier semestre 2023, estime la consultante de Drewry. « Il existe un risque élevé que les gains réalisés par les surestaries dans les terminaux retrouvent leur niveau d’avant la pandémie. » Après le rebond enregistré en 2021 dans les investissements, les opérateurs sont confrontés à un double défi : une hausse des coûts d’exploitation et un allongement des livraisons pour de nouveaux équipements. De plus, continue la consultante de Drewry, la hausse des taux d’intérêt ont augmenté depuis 2020 a freiné les financements.
Baisse de l’endettement
Globalement, en 2021, les opérateurs de terminaux ont présenté des bilans financiers robustes. À l’exception de Cosco Ports et Ictsi, les dettes ont baissé de 8,5 points pour s’établir à 54,7% du chiffre d’affaires. Dans son rapport, Drewry estime que le nombre d’opérateurs de terminaux à conteneurs (Global Terminal Operators) est passé de 21 à 20. En cédant ses activités nord-américaines, l’armement K Line n’entre plus dans ce classement.
Croissance de 7% des volumes traités
En 2021, la croissance nette des volumes (à savoir selon la part que chacun détient dans chaque terminal) des opérateurs a augmenté de 7%. Un chiffre supérieur à la croissance de volume manutentionné dans le monde estimé à 6,8%. De plus, ces 20 principaux opérateurs contrôlent 48% du volume mondial traité dans les ports, stable par rapport à 2020.