Politique

Hervé Berville présente son programme pour la filière maritime et portuaire

À l’occasion des Assises de l’économie de la mer à Lille, Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer, a présenté les grandes lignes de son programme. Il souhaite mettre en place une politique maritime ambitieuse.

Hervé Berville a profité du rendez-vous annuel de la communauté maritime française pour faire une présentation des grandes lignes de son programme à la tête de son ministère. Au travers d’un discours fleuve, voire d’une grande marée, le secrétaire d’État chargé de la mer a passé en revue les différents sujets.

Ne pas tourner le dos à la mer

Dans son allocution, Hervé Berville a commencé par souligner que « nous ne pourrons par construire notre autonomie stratégique et améliorer le quotidien de nos concitoyens en tournant le dos à la mer ». Le ton est donné d’autant qu’il a rappelé que le président de la République lui a confié trois missions : l’accélération et le renforcement de la protection des océans, la modernisation de l’économie maritime et la planification en mer.

Le métier de marin s’accompagne d’un goût de l’aventure

Le secrétaire d’État a brossé un tableau des différentes composantes de sa politique. Depuis le métier de marin, qui, « je le crois, je le vois c’est être pétri de cet esprit d’ouverture, de cette appétence à la prise de risque, de ce goût de l’aventure » aux métiers de l’économie maritime qui « développent des solutions aux défis de notre temps ». Pour répondre aux aspirations des futurs marins, le secrétaire d’État a confirmé la transformation des lycées maritimes, la réforme des BTS et de l’ENSM.

Le soutien du pavillon français

Après les formations, Hervé Berville a indiqué vouloir soutenir le pavillon français. Un soutien qui vise à « renforcer c’est augmenter les moyens humains et financiers pour la formation, c’est améliorer l’attractivité des métiers mais c’est aussi lutter contre le dumping social ». Il a rappelé son indignation face aux licenciements intervenus chez P&O Ferries en mars et a rassuré l’auditoire : « Nous ne lâcherons rien sur le sujet ». Il a demandé aux armateurs à s’engager à signer une charte volontaire pour lutter contre le dumping social.

La création d’un modèle social

Et pour continuer dans cette veine, Hervé Berville a rappelé sa détermination à avancer sur la création d’un modèle social complet. Il souhaite que pour les navires travaillant sur l’éolien en mer dans les eaux françaises, les navires devront respecter le dispositif de l’État d’accueil.

Ports : la création d’une coalition État-collectivités

Le discours du secrétaire d’État a continué sur la flotte stratégique, l’éolien en mer, les fonds marins et les ports maritimes. Hervé Berville a rappelé qu’une réunion a réuni les directeurs de ports et « nous avons avancé sur trois points ». En premier lieu, il a été décidé de créer une coalition portuaire État-collectivités réunissant communes, département, régions « pour dépasser une vision strictement étatique de l’enjeu portuaire »

Lever les blocages législatifs sur le foncier

Ensuite, il a été prévu d’entreprendre « des travaux pour lever les blocages législatifs et réglementaires sur le foncier. Nous souhaitons par exemple faire évoluer le « zéro artificialisation nette », créer des outils juridiques ou financiers pour favoriser les activités décarbonées », a continué le secrétaire d’État. Enfin, il a souhaité que soit mis en place des partenariats entre les ports de chaque façade maritime pour répondre aux défis de l’éolien en mer.

Lancement de France Mer 2030

Pour concrétiser ce programme, il annonce le lancement de France Mer 2030 « pour avoir une stratégie maritime ambitieuse, plus visible et mieux coordonnée ». Il s’agit d’une impulsion politique, une méthode mais aussi « la stratégie maritime à moyen terme que l’on aura à écrire tous ensemble ». France Mer 2030 sera doté d’une équipe et d’un guichet unique pour recevoir les porteurs de projet.

Mobiliser 300 M€

Et du point de vue financier, cette initiative devrait mobiliser 300 M€ « d’ici la fin du quinquennat », a précisé Hervé Berville. « En 2022, le soutien de l’État a augmenté de 13 M€ par rapport à 2021 et donc nous ne voulons pas nous arrêter là. L’objectif à terme est de créer un fonds d’investissement maritime, véritable bras armé de l’Etat pour financer notre ambition maritime et démultiplier les soutiens à travers des subventions, des prises de participations et aussi des garanties », a continué Hervé Berville. Et pour conclure, il a invité à le suivre car, « avec France Mer 2030, comme Ulysse, je vous propose une Odyssée, une Odyssée non pas en 10 ans, nous n’avons pas le temps, mais en 10 mois. 10 mois pour réfléchir, pour bâtir, pour agir ».