L’Ocean Viking, bloqué en mer, fait route vers la France avec 234 personnes à bord
L’Ocean Viking a porté secours à 234 personnes en Méditerranée. Le gouvernement italien lui a refusé d’accoster. La direction de SOS Méditerranée alerte les autorités des États membres de l’Union européenne pour permettre au navire de déposer les rescapés. Un article de Gaël Cogné de Mer et Marine.
L’Ocean Viking de SOS Méditerranée est toujours bloqué en mer depuis deux semaines, avec les 234 personnes à qui il a porté secours. L’Italie, désormais dirigée par le gouvernement de Giorgia Meloni, reste sourde à ses appels pour lui attribuer un port sûr. Le 8 novembre, la directrice générale de l’ONG française, Sophie Beau, a prévenu que « la situation à bord de l’Ocean Viking a atteint un seuil critique. Nous sommes maintenant confrontés à des conséquences très graves, y compris des risques de pertes de vies humaines. Les rescapés et l’équipe sont épuisés physiquement et psychologiquement par plus de deux semaines de blocage en mer. Il s’agit désormais d’une urgence humanitaire nécessitant une réponse immédiate ».
Un échec des États membres de l’UE
Las, le navire a élargi sa demande de port sûr à la France. Le 9 novembre au soir, il se trouvait en mer Tyrrhénienne, à l’est de la Sardaigne, et il devrait arriver au large de la Corse le 10 novembre. « Cette solution extrême est le résultat d’un échec critique et dramatique de tous les États membres de l’Union européenne et des États associés à faciliter la désignation d’un lieu sûr », se désole SOS Méditerranée. « Nous demandons instamment qu’une solution immédiate soit trouvée par le MRCC français pour les rescapés à bord de notre navire, l’Ocean Viking ».
Déjà, l’Aquarius a connu pareille mésaventure
Cette situation n’est pas sans rappeler 2018, quand l’Aquarius, précédent navire de SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières, interdit de port en Italie par la politique menée par le ministre de l’Intérieur Mattéo Salvini, avait dû débarquer 600 migrants à Valence, en Espagne. À cette époque, la France avait refusé d’accueillir le navire. Les trois autres navires bloqués ont, eux, pu entrer dans des ports italiens.
Des rescapés débarqués en Italie
Dernier en date, le 8 novembre, le Rise Above, de l’ONG allemande Lifeline, qui a finalement accosté en Calabre et débarqué les 89 personnes à son bord. Par ailleurs, les 35 derniers rescapés qui restaient à bord de l’Humanity 1 à qui l’Italie avait refusé le débarquement ont finalement pu poser pied à terre. Même chose pour le Geo Barents, à qui Rome avait refusé dans un premier temps de laisser descendre 215 des 572 rescapés à bord.