Juridique et social

Marseille : le syndicat CGT demande des États généraux pour les bassins ouest

Le 23 novembre, le Syndicat général CGT des ouvriers portuaires et des personnels de la manutention portuaire du golfe de Fos a tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont présenté leurs projets de développement pour les bassins ouest du GPM de Marseille-Fos.

Le GPM de Marseille-Fos prend la lumière. La nomination de Christophe Castaner, ancien ministre chargé de l’éducation nationale dans le dernier gouvernement de Jean Castex, a été nommé au poste de président du conseil de surveillance. Avant son arrivée à la direction du port, le Syndicat général des ouvriers portuaires et des personnels de la manutention du golfe de Fos (SGOPPMGF) a présenté, le 23 novembre, des propositions pour le développement des bassins ouest du port.

Rester vigilants face aux nominations

« Nous ne commenterons pas les nominations de Christophe Castaner et Stéphane Richard. Nous avons examiné leurs CV et nous ne manquerons pas de rester vigilants », a commencé par indiquer le syndicat marseillais. En effet, la centrale syndicale craint de voir ces nominations « sonner le pas d’un nouvel élan d’une politique d’austérité dévastatrice ».

Alerter les milieux politiques et économiques

Pour éviter que le port ne verse dans une phase d’économie trop rigoureuse, le syndicat a souhaité présenter ses propositions pour le développement des bassins ouest du GPM. D’après le SGOPPMGF, il est temps d’alerter les milieux politiques, économiques et institutionnels sur la situation de ces bassins. Dans son analyse, le syndicat considère « que la dimension industrielle de nos activités est aujourd’hui très en retrait, voire négligée, pour ne pas dire inexistante. »

Une politique de renoncement et de transitions

Pour expliquer sa position, le syndicat rappelle que la situation du GPM de Marseille-Fos s’inscrit dans la même lignée que les autres GPM métropolitains. Il accuse les autorités en charge des ports d’appliquer une politique de renoncement et de transitions, « prétextes parfois bien pratiques pour réduire davantage encore les empreintes portuaires et les activités industrielles qui en découlent. » Alors, la centrale syndicale veut se tourner vers l’avenir. Ce qui signifie, pour le GPM de Marseille-Fos, de « marcher sur ses deux jambes, les bassins est et les bassins ouest ». Les premiers sont les quais situés autour du quai de la Joliette. Les bassins ouest sont, pour leur, situés à Fos sur Mer.

Remettre l’emploi en avant lors de nouveaux projets

Le SGOPPMGF souligne que les bassins ouest font l’objet d’un désengagement industriel et financier. Dans ce contexte, il propose trois axes de travail. Le premier concerne le désengagement industriel des bassins ouest en faisant « émerger une tonne de relais de croissance dès qu’une tonne disparaît ». Pour éviter le désengagement industriel, le syndicat propose trois actions principales. La première vise à entamer une démarche de suivi pour les industries « fortement exposées aux contraintes environnementales comme Alteo, ArcelorMittal ou encore la centrale de Gardanne ». Ensuite, un dialogue doit s’établir avec les industries dites « électro-intensives ». Le syndicat souhaite éviter que la hausse des coûts ne soit un prétexte à des décisions défavorables en matière d’emploi. De plus, l’autorité portuaire doit être partie prenante dans les initiatives avec les autres services publics. Enfin, le SGOPPMGF demande que l’emploi soit remis en avant lors de nouveaux projets portuaires.

Sanctuariser des espaces portuaires

Le deuxième axe de ces propositions consiste à « voir grand, voir loin et voir longtemps ». Pour cela, le syndicat demande la mise en place d’un projet stratégique spécifiquement dédié aux bassins ouest du GPM. Cela passe par la sanctuarisation des espaces portuaires en garantissant que les entreprises installées sur le domaine public maritime soient génératrices d’activités et d’emplois. Cet axe de développement passera aussi, selon le syndicat par une politique multimodale, « à la hauteur d’un grand port européen ». Il appelle donc à une politique ferroviaire forte, la relance de solutions fluviales et des infrastructures routières de premier plan.

« Nous voulons nous développer »

Enfin, le troisième axe vise à des mesures d’action à court terme. En effet, le syndicat dénonce des délais trop longs dans les projets portuaires. Ils s’interrogent sur la situation en demandant « pourquoi un projet, qui met deux à trois ans à se concrétiser dans les grands ports européens, met 20 ou 30 ans à se déployer chez nous ? Pourquoi, faut-il dix fois plus de temps ici pour des projets qui relèvent pourtant de bon sens ? Nos travailleurs et nos travailleuses veulent travailler. Nous voulons nous développer », souligne le SGOPPMGF.

Réunir acteurs industriels, économiques et collectivités locales

Pour entrer dans une phase de développement du port, le syndicat demande que soit organisé les « États Généraux de l’industrie, des activités portuaires et de l’emploi des bassins Ouest ». Cette demande devra réunir les collectivités locales, les acteurs industriels et économiques concernés par le port ainsi que l’autorité portuaire.