Les corridors logistiques céréaliers ukrainiens bénéficient aux pays européens
Entre le 1er août et le 31 décembre, l’Ukraine a exporté 16,3 Mt depuis les trois ports de Chornomorsk, Odessa et Yuzhni. Le principal continent à avoir bénéficier de ces flux est l’Europe.
Le 18 novembre, après trois mois et demi d’activité, la Russie, l’Ukraine et la Turquie se sont retrouvées sous l’égide des Nations unies pour étendre l’accord sur les expéditions de céréales au départ des trois ports ukrainiens d’Odessa, Chornomorsk et Yuzhny/Pivdennyi. Ainsi, les exportations de céréales ukrainiennes ont pu continuer sans interruption.
Les expéditions de blé ukrainien pèsent 4,6 Mt
Alors, depuis le 31 juillet, date de départ du premier navire, le Razoni, chargé de 26 527 t de maïs pour la Turquie et l’Égypte, jusqu’au 31 décembre, l’Ukraine a exporté 16 334 665 t. Des cargaisons qui se composent de nombreux produits comme du maïs, du blé, de l’huile de tournesol, du colza, des orges, des tourteaux de céréales et des pellets de différents produits. Le principal produit exporté a été le maïs qui représente à lui seul 45,4% de ces exportations avec 7,4 Mt. Vient ensuite le blé qui entre pour 4,6 Mt, soit 28,4% et l’huile de tournesol qui a pesé 5,9% avec 962 141 t.
55% des flux vers l’Europe
À la lumière des chiffres diffusés par le Centre de coordination des corridors logistiques, établi à Istanbul, il apparaît que ces céréales partent en grande majorité vers l’Europe. En effet, avec 8,9 Mt, soit 55%, le vieux continent demeure la principale destination. Bien plus, trois pays pèsent à eux seuls 38,1% des exportations céréalières ukrainiennes. Dans ce détail, l’Espagne a totalisé 2,9 Mt, la Turquie en a réceptionné 1,9 Mt et l’Italie 1,3 Mt.
La Turquie sert de hub pour les pays voisins
La France a aussi importé des céréales ukrainiennes à hauteur de 253 205 t composées principalement de tourteau de tournesol et de colza. La Turquie pèse aussi lourd dans les exportations céréalières ukrainiennes avec 1,9 Mt. En général, les céréales importées en Turquie ont une double fonction. Soit, elles sont consommées pour le marché intérieur, soit, elles sont ensuite réexportées vers les pays voisins comme la Syrie ou l’Irak.
La Chine en seconde position
D’un autre côté, l’Asie prend aussi une grande part du gâteau avec 26% des expéditions ukrainiennes, soit 4,3 Mt. Des flux essentiellement dirigés vers la Chine qui, à elle seule, absorbe 16,4% des trafics, soit 2,6 Mt. L’Empire du milieu se place en seconde position des importations ukrainiennes. L’Inde, l’Indonésie et la Corée du Sud viennent ensuite avec en moyenne 2% pour chaque pays, soit environ 350 000 t.
L’Afrique a réceptionné 2 Mt de céréales ukrainiennes
Enfin, troisième continent à bénéficier de l’ouverture de ces corridors céréaliers, l’Afrique a totalisé 12,5% des exportations céréalières ukrainiennes avec 2,03 Mt. L’Ukraine a réussi à conserver une partie de ses marchés méditerranéens comme l’Égypte, qui entre pour 657 331 t, la Tunisie, la Libye et l’Algérie. Le Moyen-Orient reste à la traîne avec un peu plus d’un million de tonnes dont une grande partie 481 321 t est partie vers Israël.
Des corridors pour alimenter les pays pauvres
Il ne faut pas oublier qu’en novembre, le Kremlin s’est montré sceptique sur la poursuite de cet accord. Il critiquait l’importance des pays européens dans les expéditions alors que dans son esprit, l’ouverture de ces corridors céréaliers devaient alimenter les pays les plus pauvres de la planète. Le gouvernement de Moscow a finalement accepté de poursuivre cet accord en échange d’un accord pour que le pays puisse exporter ses engrais.
L’inspection retarde les navires de 7 jours
Enfin, sur les cinq mois de cet accord, il est à noter une progression des expéditions depuis l’Ukraine. En effet, le démarrage au mois d’août a été un peu lent avec 1,7 Mt exportées. En septembre et octobre, l’Ukraine a exporté respectivement, 3,9 Mt et 4,1 Mt. Le mois de novembre, avec les craintes d’un arrêt en raison des nouvelles négociations et surtout des difficultés à pouvoir inspecter tous les navires, il a été quelque peu ralenti. Il s’est exporté 2,8 Mt au cours de ce mois-ci. Enfin, en décembre, les corridors logistiques ont de nouveau fonctionné à plein avec 3,7 Mt. Les problèmes d’inspection des navires demeurent sur le mois de décembre. En ce sens, hormis les 13 navires chargés en décembre et encore en attente d’inspection, le temps d’inspection d’un navire a été, en décembre de 7,1 jours. Même s’il reste meilleur qu’en novembre, à 8,2 jours, ce délai reste encore un handicap pour bon nombre d’opérateurs. En fin d’année 2022, un Handysize se négociait en moyenne à 13 000 $/j et un Panamax à environ 15 000 $/j. Dans ces conditions, l’attente pour l’inspection coûte chère.