Transports d’animaux vivants : une nouvelle campagne de Welfarm
Une nouvelle campagne de Welfarm, organisation qui lutte contre les conditions de transport des animaux, vise à disposer d’un nouveau règlement européen pendant les opérations de transport.
Welfarm est bien connu des transporteurs travaillant dans l’acheminement de bêtes vivantes par voie routière et maritime. Après avoir dénoncé au travers de documents les conditions de transport de ces animaux, Welfarm lance une nouvelle campagne, appelée « Terminus 2023 », pour demander l’établissement d’un règlement européen.
Un règlement pour la protection des animaux
Leur objectif est « d’obtenir un nouveau règlement européen relatif à la protection des animaux pendant le transport qui soit le plus ambitieux possible. Pour ce faire, nous ciblerons en priorité le ministre de l’Agriculture et de manière subsidiaire, Stella Kyriakides, la Commissaire européenne en charge de la santé, de la sécurité alimentaire et des questions de bien-être animal. »
Une opportunité cruciale
Pour l’organisation de protection des animaux, cette année est « une opportunité cruciale pour une nouvelle règlementation fiable et ambitieuse ». En effet, il est prévu de réviser la règlementation applicable à ces transports. Lors de la présentation du Pacte Vert pour l’Europe, la Commission a présenté sa stratégie « De la Ferme à la Table ». Un document qui représente le volet agricole et alimentaire de ce Pacte Vert. Dans sa communication, l’Union européenne s’est donné un but : rendre l’alimentation plus saine et plus durable. Or, parmi ces objectifs figure aussi l’amélioration du bien-être animal, ce qui est, antinomique, selon Welfarm, avec certains transports d’animaux. Welfarm affirme que « la révision de plusieurs textes est donc envisagée, dont un nouveau règlement sur le transport, visant à remplacer le règlement n°1/2005″.
Une pétition au ministre de l’Agriculture
Alors, pour ouvrir le débat, Welfarm ouvre à la signature une pétition destinée au ministre de l’Agriculture pour disposer du soutien du gouvernement dans la protection des animaux. Le texte demande l’interdiction des exportations d’animaux à destination des pays tiers de l’Union européenne. De plus, l’organisation souhaite que les transports de plus de 8 heures pour les bovins, ovins, caprins, porcins et équins et de 4 heures pour les volailles et lapins soient interdits. Enfin, lors des températures extrêmes, ces transports doivent être prohibés.
Un effet sur le trafic portuaire
Le risque existe de voir les pays acheteurs d’animaux vivants se détourner des marchés européens pour s’approvisionner sur d’autres continents. Pour la filière animale, ce retournement du marché aurait un effet important pour leur production. D’un point de vue portuaire, notamment pour le port de Sète Sud de France, premier port français d’exportations d’animaux vivants, cela signifierait un arrêt de ce trafic. Un argument qui ne tient pas pour Welfarm. Les derniers chiffres montrent que les pays du pourtour méditerranéen, premiers importateurs de bêtes européennes, achètent plus de viande que d’animaux sur pied. D’ailleurs, des pays comme l’Allemagne et le Luxembourg ont décidé d’interdire ces exportations.
Port de Sète en cours de certification
En France, le port de Sète Sud de France est en cours de certification. Pour son directeur général, Olivier Carmès, cette certification a pour but de créer une norme de base qui, espère-t-il, pourrait s’appliquer aux autres ports européens. Cette certification comprend notamment la construction d’une « véritable ferme » sur le port pour améliorer le bien-être des animaux avant leur embarquement.
Des ports sans lieu de déchargement
Des arguments que l’organisation ne semble pas entendre. Dans son document de campagne, elle dénonce « le calvaire » vécu par ces animaux. D’abord, ils subissent un transport routier. « Outre les souffrances que les animaux auront pu endurer avant leur arrivée au port, il se peut que l’arrivée des camions au port ne soit pas correctement organisée, ce qui se traduit par l’arrivée simultanée de plusieurs camions », s’indigne Welfarm. Elle ajoute que sept des 13 ports de l’UE « ne disposent pas de lieux de déchargement pour les animaux leur permettant de se reposer et d’être nourris ».
Des navires d’un âge canonique
Ensuite, les contrôles de navires sont réalisés mais ne sont jamais arrêtés, « même si leur rapport d’inspection indique des carences. » Enfin, ces navires affichent des âges canoniques, selon Welfarm. En 2021, sur les 78 bétaillères maritimes agréées par l’Union Européenne (dont 12 par la France), 16 ont 50 ans ou plus et seules 5 ont été conçues dès le départ pour le transport de bétail. « Ces cargos-poubelles naviguent souvent sous pavillon de complaisance figurant sur la « liste noire » du Mémorandum de Paris et sont contrôlés par une société de classification n’appartenant pas à l’Association Internationale de sociétés de classification », continue Welfarm.