Corridors et logistique

Lignes régulières : le marché se cherche une normalité

Après une année mouvementée en 2022 par des perturbations, les lignes régulières conteneurisées semblent retrouver un semblant de normalité sur les premiers mois de l’année.

Il n’est plus la peine de revenir sur les perturbations que les chaînes logistiques ont connues en 2022. Ports encombrés, difficulté d’évacuer les conteneurs des terminaux, manque chronique de chauffeurs routiers en Europe et aux États-Unis ont émaillé les informations au cours des mois de cette année.

Une fiabilité améliorée de 7,7 points

La situation semble se résorber. Dans son dernier rapport mensuel, le commissionnaire DHL Global Forwarding constate une amélioration dans la fiabilité des services. En effet, « au cours des trois derniers mois, la fiabilité des services réguliers s’est améliorée de 7,7 points en février à 60,2% de ponctualité », indique le dernier rapport mensuel de DHL Global Forwarding.

La moitié des lignes s’améliorent

Plus particulièrement, en février, continu le commissionnaire, la moitié des 34 routes maritimes observées ont progressé avec une mention spéciale pour les lignes Asie-Océanie qui atteignent 51,9% de ponctualité. Une amélioration globale qui ne doit pas cacher les mauvais résultats sur le transpacifique qui accuse une baisse de 4 points.

Europe-Asie : les lignes progressent de un point

Les lignes entre l’Europe et l’Asie ont progressé de 1 point en un mois pour atteindre 53,2% de régularité. Pour sa part, celles entre l’Asie et la Méditerranée se sont aggravées en perdant 9,3 points à 44,5%. Enfin, sur le transatlantique, la régularité perd deux points sur les services eastbound à 49,2%. Cependant, elles progressent de 6,2 points à 44,3% sur le westbound (Europe-Amérique du Nord).

En attendant de la peak season

Dans ce contexte, Lars Jensen, expert maritime, a souligné que ces améliorations ne doivent pas cacher un risque. Ainsi, il explique dans un post sur Linkedin, « le marché est dans une phase d’attente de la peak season. Une saison de pointe normale et saine apportera un soutien plus ferme. Mais, un échec relancera la pression du marché », a rappelé Ovrsea dans son analyse hebdomadaire.

La discipline des compagnies maritimes

Dans le même état d’esprit, Ovrsea rappelle les propos de Vincent Clerc, PDG de Mærsk qui s’attend à une normalisation des prix et des revenus en conséquence. Malgré tout, le PDG de l’armement danois se montre réservé « quant à la possibilité d’un véritable rebond estival ». Et, Vincent Clerc appelle les compagnies maritimes à faire preuve de discipline en matière de capacité pour éviter un ralentissement grave.

Baisse généralisée des flux

Notons que sur les mois de février et de mars, les données diffusées par CTS (Container Trade Statistics) montrent que sur ces deux mois, les trafics peinent à décoller. Effectivement, les trafics européens import et export perdent 6,9% à 9,8 MEVP. En Asie, la baisse est plus faible avec une diminution de 3,9% à 25 MEVP. Quant aux trafics des États-Unis, ils dévissent de 15,8% à 6,6 MEVP sur les deux mois. Le seul continent à enregistrer une progression de ses trafics conteneurisés est l’Afrique. Avec 1,9 MEVP traités sur ces deux mois, l’Afrique gagne 9%.

Drewry pessimiste

Dans ce contexte, le consultant britannique reste plutôt pessimiste. Début mai, l’indice de Drewry pour les conteneurs (Drewry World Container Index) a augmenté de 1% le 6 mai. Une légère amélioration qui reste encore loin des niveaux de 2022. En effet, l’indice reste 77% inférieur à celui de mai 2022. Pour aller plus loin, l’indice global atteint aujourd’hui 1763 $/40’, soit 83% de moins qu’en septembre 2021 et 34% de moins que le niveau moyen des dix dernières années.

L’avenir toujours embrumé

Pour les observateurs, les améliorations restent conjoncturelles. L’avenir reste encore embrumé. Il est difficile de savoir comment le marché évoluera dans les prochaines semaines, nous ont confié des experts.