Conventionnel : le marché pourrait se tendre à terme
Selon Drewry, le marché des navires conventionnels est à surveiller de près en raison d’une demande en hausse et du risque d’une flotte diminuante.
Le marché des navires conventionnels devrait connaître une hausse de la demande en 2025. Exposé lors du salon Breakbulk, Peter Molloy, consultant de Drewry, a alerté de la situation de ce marché. Déjà, lors de la pandémie, ce type de navires a connu un regain d’intérêt pour pallier au manque de capacité des conteneurs.
Retour à des taux de fret plus normaux
Ainsi, pour disposer de cales, les opérateurs se sont précipités sur cette cale pour transporter les conteneurs restés en souffrance dans les ports. Or, ces navires ne sont pas construits pour ce type de marchandises. Avec la fin de la pandémie, les armateurs et autres commissionnaires ont rendu les navires à leurs propriétaires. Depuis lors, les taux de fret pour cette cale reviennent à des taux plus conformes à la normale.
Un marché qui pourrait se tendre
Dans ce contexte, les navires conventionnels connaissent une activité normale en se focalisant sur son marché traditionnel comme l’acier, par exemple. Cependant, la situation pourrait s’inverser rapidement, analyse Peter Molloy. Et cette situation pourrait survenir, continue le spécialiste de Drewry, même si la conjoncture économique devait rester identique à ce qu’elle est aujourd’hui.
L’énergie comme dynamique du marché
Lors de son exposé à Breakbulk Rotterdam le 7 juin, Peter Molloy a expliqué que le marché des navires multipurposes pourrait être dopé par le secteur de l’énergie. « Nous sommes également confrontés à une situation où non seulement les exigences environnementales sont prises en compte, mais également les discussions sur la sécurité énergétique basée sur l’exposition des différents gouvernements et leur façon de protéger leur pays contre les fluctuations des marchés de l’énergie. Cela contribue également à promouvoir certains projets énergétiques », a rappelé Peter Molloy.
Se méfier des investisseurs sans expériences
Et pour continuer dans la même veine, l’analyste de Drewry ajoute que dans certains segments la situation pourrait s’aggraver. En effet, les unités de type mid-range gréées pourraient en faire les frais. « Ce secteur, souligne Peter Molloy, va aller vieillissant si aucun investissement n’est réalisé. » D’un autre côté, si le carnet de commandes de ces navires reste vide, il faut se méfier de l’entrée dans le marché d’investisseurs sans expériences. « Sans construction et commande de navires dans les prochaines années, nous verrons une augmentation de l’âge de ces navires et l’arrivée d’acteurs « étranges ». Deux éléments qui créeront des risques. »
Un marché dominé par les unités de 10 000 tpl
Lors de son intervention, Peter Molloy a appuyé ses dires par des chiffres sur le carnet de commandes. Il existe peu de commandes pour les grands navires. De plus, le marché est dominé par des unités 10 000 tpl, des navires qualifiés de petits. Or, si ce type de navires a attiré les investisseurs, il n’existe pas de commandes pour les prochains mois, souligne Peter Molloy.
Le risque d’une offre qui se réduira
Pour conclure, Peter Molloy alerte sur les positions actuelles. Les investissements réalisés dans ce marché restent limités. Il estime que la raison de ce « manque d’appétit » tient aux incertitudes du marché sur les soutes de demain. Il existe un véritable risque pour l’armateur si son choix de motorisation ne répond pas aux exigences environnementales. Enfin, les nouvelles règlementations en matière environnementales pourraient entraîner des sorties de flotte importantes ces prochaines années. Alors, « la tendance avec une demande en hausse demeurera, surtout avec une offre qui risque de se réduire. »