Canada : le mouvement social dure depuis 10 jours
Les ports de Colombie britannique, au Canada, entament leur dixième jour de grève. Un accord serait sur le point d’être trouvé. Pour l’économie canadienne, cette grève pèse lourd.
La tension s’accentue sur les quais canadiens. Le mouvement social engagé le 1er juillet s’éternise selon les employeurs. Les deux ports de Vancouver et de Prince Rupert sont touchés. L’autorité portuaire de Vancouver indique que les terminaux à conteneurs sont les plus impactés. Pour tenter de mettre un terme à ce mouvement, le ministre du travail du gouvernement canadien, Seamus O’Regan, a écrit aux deux partenaires sociaux le 11 juillet.
L’intervention d’un médiateur fédéral
Ainsi, cette lettre rappelle « qu’après dix semaines de négociations et deux semaines de grève qui paralysent les échanges canadiens, j’ai demandé au médiateur fédéral pour me remettre ses conclusions d’un règlement. » Et le ministre donne 24 heures au médiateur pour lui présenter ses conclusions. Ensuite, le ministre partagera avec les partenaires sociaux ces conclusions qui disposeront de 24 heures pour donner leur position.
Un coût de 500 MC$
Pour sa part, les distributeurs et négociants canadiens s’inquiètent des conséquences économiques. Ils estiment les pertes liées à ce mouvement social à 500 MC$, soit environ 340 M€, par jour. Et les économistes en rajoutent en indiquant que ces grèves perturbent les chaînes logistiques et auront un impact sur l’inflation.
Une progression de 1500% contre 6,6%
Plus tôt dans la semaine, le syndicat des dockers, ILWU, a rappelé son point de vue. En effet, dans un communiqué du 10 juillet, le syndicat rappelle que le blocage des négociations tient à l’association des employeurs. Les revendications du syndicat d’une « rémunération juste » se justifient. Effectivement, continue le syndicat, « au cours des trois dernières années, indique le communiqué de l’ILWU, les bénéfices des compagnies maritimes et des manutentionnaires ont explosé. Parmi les représentants des manutentionnaires, cinq compagnies maritimes ont réalisé 100 Md$ en 2022. Il s’agit d’une hausse de 1500% depuis 2019 ». Pour l’ILWU, au cours des deux dernières années, la progression des salaires des dockers ne dépasse pas 6,6%. Un taux en dessous de celui des bénéfices réalisés par les manutentionnaires.
Contre une législation sur le retour au travail
Selon le syndicat des dockers, la partie patronale (la BCMEA) accuse les dockers d’être réticents au changement. « Ils doivent être obligés de retourner au travail par une loi », souligne le tract du syndicat citant la partie patronale. Face à cette menace, le Congrès du Travail au Canada, regroupant les syndicats du pays, s’est montré fermement opposé à toute législation pour un retour forcé au travail. « Une loi de retour au travail va à l’encontre du droit à la négociation collective et nuit à la paix et à la stabilité à long terme d’une industrie », a rappelé Bea Bruske, présidente du Congrès du travail au Canada.