Upply analyse les transformations de la supply chain
Dans un livre blanc publié en août, Ganyi Zhang, experte chez Upply, analyse la transformation des supply chains après la pandémie. La tendance au nearshoring et friendshoring se confirme.

Après la pandémie et les perturbations logistiques, les industriels et les gouvernements ont pris la mesure de la dépendance de certains pays aux capacités de production de ses partenaires commerciaux. Pour faire face à ce nouveau contexte, les sources d’approvisionnement ont connu un changement.
Les États-Unis se tournent vers l’Asean
C’est dans ce nouveau paysage que la place de marché Upply a décidé d’analyser les évolutions des supply chains. Upply relève que la part de la Chine dans les importations dans l’Union européenne augmente entre 2018 et 2022. Dans le même temps, la part des achats de biens chinois aux États-Unis se réduit. Ainsi, le pays de l’oncle Sam se tourne davantage vers les pays d’Asie du Sud-Est et de Taïwan.
Les partenaires commerciaux chinois
Et pour aller plus loin, Upply analyse les flux entre la Chine vers les pays de l’Asean, l’Inde, le Mexique et l’Europe de l’Est. Hormis ce dernier groupe, la part de la Chine baisse. Les difficultés d’approvisionnement pendant les périodes de confinement en Chine ont modifié les habitudes des acheteurs. Alors, l’experte de Upply, Ganyi Zhang, conclu que « la structure du commerce chinois montre des évolutions au niveau des partenaires commerciaux comme de la nature des produits d’exportation, ce qui suggère l’émergence d’un nouveau modèle de supply chain. »
Hausse des échanges avec l’Asean
Ainsi, sur le premier trimestre de cette année, les exportations chinoises augmentent vers les pays de l’Asean, la Turquie, l’Inde et la Russie. Elles se contractent sur l’Europe. De plus, le type de produits change. D’une part, le gouvernement incite à une politique d’exportation des véhicules électriques. D’autre part, les produits électroniques voient leurs volumes se tasser en raison d’une demande plus faible dans les pays consommateurs.
Nearshoring et friendshoring
Ensuite, l’expert de Upply analyse la tendance à plus long terme sur les investissements directs à l’étranger. Le constat est clair : la tendance vise à « une diversification des sources d’approvisionnement centrée sur des pays plus proches des bassins de consommation (nearshoring, ndlr) et/ou des pays « amis » (friendshoring, ndlr). Cette tendance en Europe concerne surtout les pays d’Europe centrale et de l’est. La Péninsule ibérique et la Suède profitent de ce mouvement. Cependant, ce mouvement vers des investissements dans des pays plus proches est contrecarré en Asie du Sud-Est. États-Unis et Europe demeurent les principaux investisseurs derrière la Chine.
La Chine préfère l’Asie du Sud-Est
Enfin, les investissements chinois à l’étranger sont dépendants de la situation géopolitique, d’une part. Ainsi, le conflit avec l’Inde ralenti l’intervention des Chinois dans le pays. En Europe, les visées chinoises dans des », comme les terminaux portuaires, sont parfois contrariés. D’autre part, la Chine concentre ses efforts dans les pays d’Asie du Sud-Est, indique Ganyi Zhang. Des orientations qui amènent des pays comme la Chine à se tourner vers le friendshoring. Ainsi, l’Empire du milieu a choisi la Hongrie comme unique pays d’Europe de l’Est pour investir.