Politique

Piraterie : le Galaxy Leader piraté dans le golfe d’Aden

Le 19 novembre, des pirates se réclamant de la mouvance houthis ont pris d’assaut le Galaxy Leader, navire PCTC dans le golfe d’Aden. Derrière les revendications politiques, un fait de piraterie qui relance le débat sur la sécurité de la zone.

Le Galaxy Leader, navire PCTC, a quitté la Turquie pour se rendre en Inde. Lors de son voyage, le 19 novembre, des pirates ont pris le contrôle du navire. Selon Mer et Marine, le navire se trouverait actuellement à l’ancre devant le port d’Hodeidah, au Yémen. Les assaillants se réclament de la mouvance houthis. Un groupe armé actuellement en conflit au Yémen.

Le film de l’attaque

Les pirates ont filmé leur attaque sur le navire. Des vidéos sur X (ex-Twitter) montrent une dizaine d’hommes armés atterrir sur le navire en navigation avec un hélicoptère. Ils ont ensuite pris le contrôle du navire en obligeant l’équipage à se soumettre. Cet équipage est composé d’Ukrainiens, de Bulgares, de Roumains et de Philippins. Plus tard dans la journée, un responsable militaire houthis a indiqué que cette attaque survient en raison de la nationalité du propriétaire du navire.

Un propriétaire de nationalité israélienne

En effet, le Galaxy Leader appartient à Galaxy Maritime Ltd, une société basée à l’Île de Man. Ce navire est géré commercialement par la société Ray Car Carriers. Selon les assaillants, Galaxy Maritime est une société gérée par un israélien. Or, les assaillants revendiquent cette action contre l’État d’Israël en raison des attaques menées par Tsahal dans la bande de Gaza.

La réaction de la diplomatie française

Le navire arbore les couleurs du groupe japonais NYK auquel il a été affrété. Parti de Turquie, le navire d’une capacité de 4500 CEU (Car equivalent unit) effectue un voyage à vide. Face à cet événement, la diplomatie s’est manifestée. Dans un communiqué, la diplomatie française « condamne la capture du navire (…) et appelle à la libération immédiate de l’équipage. La capture du navire, en transit en mer Rouge dans les eaux internationales, et son déroutement sur (le port) Hodeïda mettent en péril la sécurité et la liberté de navigation dans la région, en violation du droit international. Cet acte est également préjudiciable aux intérêts du peuple yéménite et des pays voisins. La France appelle par ailleurs tous les acteurs de la région à éviter une escalade. »

Pas de piraterie en 2023

Alors, faut-il voir dans ce nouvel acte de piraterie le retour d’une insécurité maritime dans la région du golfe d’Aden ? Après les actes perpétrés par les pirates somaliens, les forces navales de nombreux pays se sont alliées pour assurer la sécurité de la zone. Par conséquent, les actes de piraterie dans la région ont disparu. En effet, dans son dernier rapport trimestriel, le Bureau maritime international indique qu’aucun acte est répertorié dans cette zone. Néanmoins, « les pirates somaliens disposent toujours d’une capacité à reprendre leur activité », souligne le Bureau maritime international dans un communiqué.

Galaxy Maritime détourne des navires

Les conditions de l’attaque du Galaxy Leader sont différentes de la piraterie « traditionnelle » que la Corne d’Afrique a connue. En effet, les houthis ont attaqué ce navire en raison de la nationalité israélienne du propriétaire. Ainsi, pour éviter d’autres faits du même genre, Galaxy Maritime détourne deux navires pour éviter de fréquenter ces eaux.

 

Un acte isolé, pour Emmanuel Dupuy

Or, si les houthis décident d’attaquer les navires sous contrôle israélien, existe-t-il un risque pour la flotte de Zim qui opère entre l’Asie et l’Europe ? Ces navires empruntent régulièrement les eaux du golfe d’Aden. Pour Emmanuel Dupuy, président de l’IPSE (Institut Prospective et Sécurité en Europe), l’attaque des houthis « est un acte isolé. Les marines militaires américaines et françaises dépêchent des porte-avions dans la région. » Néanmoins, cet acte démontre la capacité des houthis à pouvoir mener des actions de déstabilisation, continue Emmanuel Dupuy.