Corridors et logistique

Matériaux de construction : le marché craint les grèves de la SNCF

Le 3 décembre, l’Unicem, Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction, a dressé un premier bilan de l’année 2019. Pour la filière, l’atterrissage s’avère brutal malgré un bon début d’année.

Au printemps de cette année, l’Unicem, Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction, a constaté un marché en forte progression sur les premiers mois de 2019. Des prévisions que l’organisation a revu à la baisse en cette fin d’année. Les dernières données disponibles montrent un freinage plus brutal que prévu. Le quatrième trimestre a commencé avec un ralentissement de la production des matériaux. À fin octobre, la production de granulats en France devrait être inférieure de 10% aux 353,6Mt produites en moyenne chaque année depuis 2009. « La profession est devenue moins granulovore », a indiqué Nicolas Vuillier, président de l’Unicem. Avec une production estimée de 345 Mt en 2019 de granulats, la hausse ne devrait pas dépasser 1%. Un chiffre faible par rapport aux 2,6% enregistrées en 2017 et mieux que les 0,7% de 2018.

En moyenne, en France, la consommation de granulats s’établit aux environs de 435 Mt. Les extractions entrent pour 314 Mt, soit 72%. les 28% restants sont des granulats recyclés qui pèsent 15% de la consommation annuelle française, des produits extraits et réemployés in situ à hauteur de 12%, soit 51,4 Mt et 1% proviennent de granulats artificiels (4,1 Mt). La différence entre les granulats produits et les besoins en consommation viennent en partie des importations. Des importation qui proviennent pour une grande part de Belgique, environ 7 Mt. Des importations se réalisent aussi depuis la Norvège, la Mer du nord, l’Allemagne et la Suisse.

-11% du trafic ferroviaire en 2018 en raison des grèves du ferroviaire

Des chiffres qui s’étendent sur les dix premiers mois de l’année. Le mois de novembre, indique l’Unicem, devrait aggraver ce constat. La forte pluviométrie dans le sud est du pays a touché de nombreux chantiers qui sont toujours inaccessibles. Et, les mouvements sociaux de la SNCF à partir du 5 décembre pourraient rendre la fin de l’année difficile.
Un risque pour la logistique de ces matériaux qui sont transportés en grande partie par ce mode de transport. En 2018, lors des mouvements sociaux de décembre, le trafic ferroviaire de matériaux de construction a perdu 11% sur l’ensemble de l’année. « Nous entendons parler de mouvements qui pourraient s’étaler sur plusieurs jours. Il est difficile de savoir à l’avance l’impact de ce mouvement social », continue le président de l’Unicem. Quant à un report de trafic depuis le ferroviaire vers le fluvial, la question est rapidement réglé. « Nous avons de moins en moins de sites embranchés fluvial en raison de la distance entre le fleuve et l’extraction des produits. Le report de trafic se fera alors sur le mode routier », estime Nicolas Vuillet.