Ports

Afrique de l’ouest : les projets portuaires de Lekki, Badagry et Keta en bonne voie

En Afrique de l’Ouest, les deux projets de nouveaux ports de Badagry au Nigéria et de Keta au Ghana peinent à voir le jour. Les autorités locales assurent des premiers coups de pioche à venir.

Peu importe le continent, la construction d’un nouveau terminal, voire d’un nouveau port est sujet à de nombreuses enquêtes. En Afrique de l’Ouest, trois projets portuaires sont attendus au Nigéria et au Ghana.

Lekki réalisé à 81%

Deux projets sont en passe de placer le Nigéria au premier plan portuaire dans la région. Le premier qui devrait entrer en opération se situe à Lekki, à 90 km à l’est du terminal de Tin Can. Ce port de Lekki est réalisé à hauteur de plus de 81%, a indiqué la commission en charge du suivi de la construction le 1er mars. Il disposera de trois postes à quai conteneurs, d’un terminal pour le vrac sec et de trois postes pour les vracs liquides.

Premières opération en décembre

Dans sa dernière newsletter, le président de Lekki Seaport a annoncé la fin des travaux pour le mois de septembre de cette année. Les premières opérations commerciales devraient intervenir dans le courant du mois de décembre. La société en charge de la construction de ce port, la Lekki Port LFTZ Enterprise Limited (LPLEL), est une co-entreprise entre la Lekki Port Investment Holding, détenue par China Harbour Engineering Company et le groupe malais Tolaram, l’autorité portuaire nationale du Nigéria (Nigeria Port Authority) et le gouvernement local de Lagos.

Badagry: premiers coups de pioche espérés en juin

Toujours au Nigéria, le projet du port de Badagry peine à voir le jour. Ce projet, à 70 km à l’ouest de Tin Can ne sort pas de terre. Lors d’une réunion, le gouverneur de l’État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, a tapé du poing sur la table. Ce projet, né il y a 10 ans par son prédécesseur, « verra les premiers coups de pioche au mois de juin ». « Nous devons retourner à Abuja (capitale du Nigéria, NDLR) pour avoir une nouvelle ratification parce que la licence pour ce port appartient à la Nigerian Port Authority. Nous avons besoin de cette ratification par Abuja. Ce processus a commencé et nous pensons l’avoir avant la fin du mois d’avril. Nous avons besoin de ce document. Une fois obtenue, cette ratification nous permettra de démarrer les travaux. Nous verrons alors si nous pouvons commencer les travaux en juin », a indiqué le gouverneur de l’État.

Un port avec 4 000 m linéaires de quai

Le projet du port de Badagry s’étendra sur 1 103 hectares, dont 623 dédiés aux activités portuaires. Il disposera d’un quai de 4000 m linéaires avec un tirant d’eau de 18 m. Le projet a aussi mis une option sur un terrain de 408 hectares pour y développer une zone logistique. Le port accueillera des terminaux conteneurs et de marchandises conventionnelles.

Keta Port: le Ghana veut compléter son offre portuaire

Quelques kilomètres plus à l’ouest de Badagry, le Ghana dispose aussi de son futur port. Le projet de Keta Port, situé à l’est du pays, à 40 km de la frontière avec le Togo, viendra en complément des deux ports ghanéens actuels de Tema et Takoradi. Alors que le projet n’est encore que dans sa phase embryonnaire, les populations s’inquiètent des conséquences de la construction de ce port.

Des inquiétudes notamment portées par l’industrie du sel, très présente dans la région. Le directeur de ce projet, Alexander Yaw Adusei, a voulu rassurer les populations locales lors d’un entretien récent. « Ce que nous voulons faire avec ce port est d’intégrer les industries locales dans le processus et de les développer », a assuré le directeur du projet.

Un projet avec un terminal croisière

Lors de cette intervention, Alexander Yaw Adusei a souligné que ce projet n’intègre pas uniquement des terminaux pour le fret. Il est prévu de construire un terminal croisière, un port de pêche et un chantier de réparation navale. Ce projet a été détaillé en fin d’année dernière. Il doit se développer en quatre phases, dont la première nécessitera 600 M$ d’investissements. Il proposera plusieurs terminaux pour les trafics conteneurisés, les marchandises conventionnelles, le roulier et les vracs liquides.

Le projet est actuellement dans sa phase d’études sociale et environnementale. Elles doivent prendre fin au premier trimestre de l’année. Une fois cette étape franchie, l’autorité portuaire ghanéenne se mettra en recherche d’investisseurs.