Anvers-Bruges : naissance d’un géant portuaire européen
La fusion entre Anvers et Zeebrugge, effective depuis le 28 avril, a été présentée au marché français. L’occasion de présenter le poids de ce géant et ses projets.
Presqu’un an jour pour jour après la fusion des trois ports de Seine dans Haropa, c’est au tour des deux ports belges d’Anvers et de Zeebrugge d’avoir fusionné sous le nom du port d’Anvers-Bruges. La nouvelle autorité portuaire est venue présenter au marché français cette structure et ses projets.
Une fusion visionnaire et intelligente
L’union des deux ports belges d’Anvers et Zeebrugge va créer un ensemble portuaire avec un trafic de 289 Mt. À quelques tonnes du géant européen Rotterdam, Anvers-Bruges a l’ambition de supplanter son voisin néerlandais comme premier port européen. Cette fusion « visionnaire et intelligente », comme l’a souligné Delphine André, présidente du groupe Charles André, va peser sur de nombreuses filières.
Une capacité de 14 MEVP
En premier lieu, cette fusion va créer un géant de la conteneurisation avec une capacité de 14 MEVP, selon l’autorité portuaire. Une majeure partie des trafics se réalisera sur Anvers, même si Zeebrugge n’a pas l’intention de mettre un terme à ce trafic. « Nous avons la possibilité d’élargir la capacité de Zeebrugge de 1,2 MEVP. Tous nos projets ne concernent pas Anvers », a tenu à rassurer Luc Arnoults, président de l’autorité portuaire.
S’appuyer sur la complémentarité
Cette fusion se réalise avec une complémentarité des trafics entre les deux ports. Anvers est plus spécialisé sur le conteneur, le trafic de Zeebrugge se compose en grande partie de véhicules neufs. Dans le trafic conventionnel, la position d’Anvers sur l’acier permet au port de Zeebrugge de développer de nouvelles filières.
GNL et pétrochimie
Sur les vracs, Zeebrugge s’affiche comme un champion dans l’importation de gaz naturel liquéfié. À Anvers, le port a créé les conditions pour placer le port comme le premier pôle de la pétro chimie en Europe, et le second dans le monde.
Devenir un port multi-fuel
Derrière cette complémentarité, la nouvelle autorité portuaire veut se placer sur la transition écologique. « Nous voulons pouvoir apporter à tous les armateurs une solution dans le bunkering », a continué Luc Arnoults. Déjà, avec les importations de GNL sur Zeebrugge en provenance du site de Yamal, propose une solution pour certains navires. Et demain, il veut pouvoir proposer de l’hydrogène, de l’ammoniaque ou toutes autres soutes que les armateurs demanderont.
Être un hub pour l’hydrogène
Dans le secteur de l’hydrogène, le nouvel ensemble portuaire ambitionne de devenir un hub pour l’hydrogène en Europe du Nord. La production d’hydrogène verte se trouve principalement dans le sud de l’Europe. Anvers-Bruges a créé avec les opérateurs une « coalition » pour acheminer, stocker, transporter et distribuer ce produit.
Ajouter 6MEVP de capacité en 2028
Le port d’Anvers-Bruges totalise aujourd’hui un volume d’environ 14 MEVP. S’il reste inférieur à celui de Rotterdam, les ambitions du port sur ce secteur sont grandes. Les perturbations logistiques de ces derniers mois amènent l’autorité portuaire à prévoir des investissements dans une nouvelle darse. Installée sur la rive gauche, ces nouvelles capacités conteneurisées permettront d’augmenter de 6 MEVP la possibilité de réception. Les études sont en cours et Luc Arnoults s’est engagé pour une ouverture de ces capacités en 2028.
Une concurrence plus étendue
Ce nouveau géant portuaire sera une concurrence plus grande pour les autres ports d’Europe du Nord, notamment Rotterdam et Haropa. Déjà, le port d’Anvers traite une grande partie du trafic français en import et en export, sans que l’autorité portuaire donne de chiffres précis. Si Anvers a créé une concurrence rude sur les conteneurs pour Haropa, le nouvel ensemble pourrait étendre son champ sur les voitures neuves, le conventionnel, voire les vracs liquides.