Ports

Chine : le confinement a marqué les trafics du port de Shanghai

Les chiffres des neuf premiers mois de l’année des ports chinois montrent les effets du confinement de la région de Shanghai et la bonne opération pour celui de Ningbo. Les plus fortes croissances reviennent aux ports de moindre importance.

Les données publiées par le ministère chinois des transports et repris par le consultant néerlandais Dynamar attestent de la santé de l’économie chinoise jusqu’en septembre. Au cours des neuf premiers mois de l’année, les principaux ports chinois ont gagné 3,8% à 193,3 MEVP. Des chiffres qui ne doivent pas cacher les effets d’une baisse mondiale de l’économie. En effet, si sur les trois premiers trimestres de l’année 2022 les ports chinois progressent, cette progression reste moindre qu’en 2021. Au cours de l’année passée, la progression à fin septembre des ports chinois s’établissait à 8,9%

Shanghai: une faible progression

Le port de Shanghai conserve sa position de premier port tant en Chine que dans le monde avec un trafic de 34,9 MEVP sur les trois premiers trimestres. Le port de la mégalopole chinoise réalise à lui seul 18% du trafic conteneurisé du pays. Sur cette période, le port du centre du pays a gagné 0,3%. Un chiffre bien inférieur à celui de 2021 qui s’élevait à 10%. Parmi les raisons de ce tassement de la croissance, le confinement décidé par le gouvernement central en mai et juin.

Ningbo en remplaçant de son voisin

Ce confinement a fait le malheur du port de Shanghai mais a permis au port de Ningbo de réduire son écart. Le second port chinois, situé à 200 km au sud de Shanghai, a joué le rôle de remplaçant. Il a fini le troisième trimestre avec un trafic de 26,3 MEVP et grâce à une croissance de 13,6%. il se rapproche de l apremière place. En effet, l’écart entre les deux premiers ports chinois se réduit passant de plus de 10 MEVP au cours des années précédentes à 8,6 MEVP.

Shenzhen: des signes de faiblesse

Le tiercé de tête se fini avec le port de Shenzhen, dans le sud du pays, à côté de Hong Kong. Avec 21,9 MEVP, le port de Shenzhen gagne 2,5%. Une croissance plus faible que les années précédentes, signe probable d’un tassement de l’économie chinoise en raison de la baisse de la demande mondiale.

Les petits gagnent le plus

Les plus fortes croissances sur ces trois trimestres sont à mettre au profit des ports de moindre importance. Ainsi, le port de Qinzhou, à la frontière avec le Vietnam se place parmi les ports avec la plus forte croissance. Il a vu son trafic croître de 17,6% au cours de ces neuf mois à 3,8 MEVP. Depuis 2020, ce port du sud du pays a gagné 40% sur ses trafics conteneurisés.

Au nord, la guerre des trois ports

Dans le nord du pays, les trois grands ports avec Pékin dans leur hinterland ont connu des sorts divers. Le port de Tianjin gagne 4,7% à 16,5 MEVP. Porte naturelle vers Pékin, le port de Tianjin se remet de l’explosion d’un conteneur en 2015. Sur les trois dernières années, Tianjin a gagné 20% de son trafic conteneurisé. Quant aux ports de Dalian et de Yingkou, ils sont à la peine. Le port de Yingkou, situé au nord de la baie de Bohai, il affiche une baisse de 16,7% à 3,3 MEVP sur les trois premiers trimestres de l’année. Il conserve sa place face à Dalian qui peine à revenir dans la course après la baisse de plus de 37% de son trafic en 2021. Le port de l’entrée de la baie a réussi à afficher une croissance de 12,6% sur les neuf premiers mois à 3,03 MEVP mais demeure encore loin de 4,3 MEVP réalisés en 2020.

Qingdao, l’outsider qui monte

Enfin, ce tableau ne serait pas complet sans un mot sur le port de Qingdao. Situé dans le nord du pays, sur les rives de la mer Jaune, le port gagne chaque trimestre des points. Avec un trafic de 19,1 MEVP sur les trois trimestres de cette année, il réduit l’écart avec Shenzhen pour entrer dans le tiercé de tête. Après une hausse de 11% en 2021 et de 7,5% en 2022, le port de Qingdao démontre de son positionnement à mi-chemin entre la capitale et les grandes zones économiques du centre du pays.