Cilog : redonner à la logistique ses lettres de noblesse par 23 actions
Le 12 décembre, le Comité interministériel de la logistique a réuni les représentants de la filière autour de deux ministres, Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie dans le port de Gennevilliers. L’occasion de lancer la Stratégie nationale logistique.
Deux ans après le premier Cilog de décembre 2020, le ministre des Transports, Clément Beaune, et celui délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, ont réuni les professionnels pour délivrer la Stratégie nationale logistique. L’objectif vise à faire de la France « un territoire d’excellence de la logistique durable ». Dans son introduction, cette politique souligne que le secteur de la logistique est « indispensable à la vie quotidienne des français et essentiel pour l’approvisionnement, la distribution et les opérations d’économie circulaire de toute l’économie des biens ».
Huit objectifs et 23 actions
Plus en détail, cette Stratégie nationale logistique se décline en huit objectifs et 23 actions. Le premier est destiné à « doter durablement la filière logistique d’une gouvernance structurée ». Ce premier volet se décline en trois actions qui sont, en premier lieu, la mise en place d’un pilotage de la stratégie nationale. Ensuite, il est prévu de structurer une démarche d’intelligence économique pour le fret « pour préserver et accroître la compétitivité du système logistique français ». Ensuite, il est prévu de renforcer et valoriser l’observation nationale des activités logistiques. Enfin, il est prévu de mieux documenter l’évolution de la demande et notamment pour s’adapter aux changements de production de l’industrie.
Reconquérir l’industrie par la logistique
Le second objectif vise à mettre en place les chaînes logistiques pour la reconquête industrielle nationale et européenne. La première action de cet objectif doit identifier les moyens d’action permettant de massifier et mutualiser le transport de fret afin d’en optimiser la dépense énergétique. D’autre part, cette stratégie prévoit de construire avec les entreprises une expression de la demande en transport et logistique pour favoriser des solutions écologiques. Il s’agit de favoriser les modes alternatifs comme le ferroviaire, le fluvial et de travailler à la promotion et l’acceptabilité de l’implantation de terminaux intermodaux. La troisième action de cet objectif consiste à améliorer la découverte et l’attractivité des métiers logistiques. Et pour se faire, la stratégie rappelle que « le gouvernement soutiendra les acteurs privés dans la mise en œuvre des pistes d’amélioration pour que la filière dispose des compétences nécessaires à son fonctionnement optimal. »
Améliorer la compétitivité des chaînes logistiques
Après, le troisième objectif prévoit d’améliorer la compétitivité de la chaîne logistique pour relocaliser les bassins de production au plus près des bassins de consommation. Pour réaliser cet objectif, la stratégie nationale prévoit, en premier lieu, de faciliter le passage douanier. Ensuite, il est prévu d’augmenter l’attractivité des ports maritimes comme « maillons essentiels des chaînes logistiques et hubs d’industrie décarbonées. » Enfin, une des voies de réalisation de cet objectif passera par l’augmentation de la compétitivité du pavillon français dans le transport routier. Enfin, il est prévu de renforcer l’attractivité des plateformes aéroportuaires pour les compagnies tout-cargo.
Devenir champion du monde de l’innovation
Le quatrième objectif de cette Stratégie logistique nationale doit créer des champions mondiaux de l’innovation logistique. La première action sera d’animer la politique d’innovation du transport et de la logistique. Ensuite, il est prévu d’accompagner la montée en maturité des acteurs avec le dispositif de soutien Logistique 4.0 de France 2030.
Décarboner la logistique
Ensuite le document issu du Cilog développe quatre objectifs sous le thème de la décarbonation de la logistique. Le cinquième objectif de cette stratégie stipule qu’il faut utiliser le foncier pour favoriser des chaînes logistiques plus écologiques. Un objectif qui sera favoriser par l’implantation logistique sur des terrains permettant de minimiser l’empreinte globale de la chaîne logistique. Ensuite, pour atteindre l’objectif, il est demandé de décarboner les bâtiments logistiques. La troisième action sera de fiabiliser les délais d’instruction des dossiers relatifs à des projets d’entrepôts.
Développer le report modal
L’objectif n° 6 consiste à augmenter l’utilisation des modes écologiques et d’articuler les différents modes de transport. Pour se faire, il préconise d’augmenter la part des transports utilisant le mode ferroviaire, ceux utilisant le fluvial et la cyclologistique. Ce report modal reste un vœu pieu depuis des années par les gouvernements successifs. Les chiffres des transports ne démontrent pas un recours massif aux ferroviaire et au fluvial.
Décarboner le transport routier
Le pénultième objectif vise à accélérer la décarbonation du mode routier. La première action de cet objectif sera d’augmenter la part des véhicules de transports routiers fonctionnant avec des énergies autres que le diesel fossile et faire connaître les calendriers de déploiement des différentes solutions. En second lieu, il est prévu d’assurer le financement de cette transition.
Soutenir les solutions pour la logistique urbaine
Le dernier et huitième objectif vise à soutenir des solutions locales pour une logistique du dernier kilomètre plus durable. Pour cela, il est prévu d’accompagner la montée en matiruté des acteurs avec le dispositif pour la logistique urbaine. Ensuite, il est prévu de déployer la numérisation des arrêtés de circulation et des aires de livraison.