Des avocats éthiopiens entrent en Europe par le port de Rotterdam
Le 29 août, le premier conteneur d’avocats éthiopiens a été chargé sur un train en direction de Djibouti, avant de rejoindre l’Europe. Un trafic au potentiel important.
La signature d’un accord entre les gouvernement éthiopien, néerlandais et de Djibouti a fini par porter ses fruits. Signé il y a quelques années, cet accord devait renforcer les liens commerciaux ente les trois pays. Les choses avancent avec le chargement du premier conteneur d’avocats chargés dans le sud de la capitale éthiopienne, Addis Abeba.
Baisse des coûts logistiques
Le conteneur est acheminé par voie ferroviaire vers le port de Djibouti. Il sera déchargé dans le port de Rotterdam avant d’être distribué en Europe. Le secteur horticole éthiopien représente un potentiel important d’exportation. Ces dernières années, de nombreux terminaux sous température dirigée ont poussé le long de la voie ferroviaire entre l’Éthiopie et Djibouti. Les handicaps à l’exportation des produits de l’horticulture ont été levés en réduisant le temps de transport, le coût élevé et les vols. Les Éthiopiens bénéficient d’avantages dans le port de Djibouti depuis le mois d’avril.
Un programme financé par un fonds néerlandais
L’entrée en Europe par le port néerlandais s’explique par la participation d’organisations comme l’autorité portuaire. Un consortium a été créé pour l’occasion. Le Flying Swans (cygnes volants) regroupe l’autorité portuaire de Rotterdam, Boskalis International (armateur), Mercator Novus (consultant) et GroentenFruit Huis (société de négoce en fruits et légumes). Le programme est financé par le ministère néerlandais des affaires étrangères via le fonds financier FMO, spécialisé dans les investissements écologiques et durables.
Le port sec de Modjo
Tom Bouwman, chef de ce projet, a souligné l’importance de ce nouveau flux. « Il nous a fallu résoudre le problème de l’œuf et de la poule. Nous avons dénombré un potentiel important de produits horticoles depuis Addis Abeba. Il fallait résoudre les soucis logistiques. » Pour répondre à ce dilemme, le besoin en terminaux sous température réfrigérée s’est avéré indispensable.
Dans ce contexte, les autorités éthiopiennes ont lancé la construction d’un grand terminal reefer près de la capitale éthiopienne, le Cool Port Addis. Actuellement en construction, la zone logistique réfrigérée devrait passer de 30 hectares actuellement à 300 hectares dans cinq ans. Des travaux financés en partie par la Banque mondiale. Dans le même temps, des installations similaires devraient voir le jour dans le port de Djibouti pour accueillir des fruits et légumes.
Un train par semaine
Un premier conteneur qui devrait en appeler d’autres. La production d’avocats éthiopienne est estimée à 30 000 t par an. « C’est toute la filière horticole qui présente un potentiel important », indique Tewodros Zewdie, directeur de l’Association des producteurs et exportateurs éthiopiens horticoles. « La chaîne logistique des produits frais peut être promue avec des temps de transport et des coûts réduits. Nous pensons pouvoir remplir un train par semaine dans la prochaine décennie, voire augmenter cette fréquence à cinq trains par semaine remplis de conteneurs sous température réfrigérée.
La France se place en tête des pays de l’Union européenne consommatrice d’avocats. Avec environ 100 000 t consommées chaque année, le marché français achète ses avocats principalement au Pérou, au Chili et en Afrique du sud. En 2019, la France pèse 6% des exportations néerlandaises de fruits et légumes. Un chiffre qui intègre aussi les flux en réexportation.