DHL Global Forwarding : transfert de capacité et baisse de fiabilité
Dans son analyse de marché du mois de janvier, DHL Global Forwarding constate un transfert de capacité sur les routes est-ouest, au détriment des autres liaisons maritimes. La fiabilité des services ne s’est pas améliorée.
Le rapport mensuel du marché de février, publié par DHL Global Forwarding (DGF), ne constate pas une amélioration des conditions du transport maritime dans le monde. Selon, les informations compilées par le commissionnaire, les capacités des lignes maritimes conteneurisées mises en service entre les différentes régions du monde sont à l’étal en ce début d’année, notamment sur les liaisons au départ d’Europe vers l’Asie et l’Amérique du Nord. Elles sont même en baisse vers l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient.
Hausse des taux de fret
Quant aux taux de fret au départ d’Europe, ils ont tendance à augmenter. DHL Global Forwarding note une tendance à une légère baisse sur les taux de fret depuis l’Europe vers la zone Asie-Pacifique. En sens inverse, d’Asie vers l’Europe, les capacités des lignes sont en retrait et les taux de fret à l’étal.
Lignes est-ouest: un transfert de capacité important
Dans son analyse mensuelle de marché, DGF note un transfert important des capacités sur les deux principales liaisons est-ouest. Sur les lignes entre l’Asie et l’Europe, d’une part, et l’Asie et l’Amérique du Nord d’autre part, la capacité des armateurs a augmenté de 4,5% en 2021. Au 1er janvier 2022, ces deux lignes rassemblent 24,97 MEVP de capacité déployée.
Un transfert au détriment des lignes intra-régionales
« L’an passé nous avons été les témoins d’un transfert important de capacité sur les liaisons maritimes est-ouest les plus rentables au détriment des trafics intra-asiatiques, intra-européens et des lignes vers l’Afrique », indique le rapport mensuel de DGF. Cette progression a été sensible sur le transpacifique. La capacité de transport a augmenté de 17,5% en 2021 avec l’addition de 1,3 MEVP. « Cette augmentation n’était pas demandé alors que le trafic dans les ports de Los Angeles et Long Beach n’ont augmenté que de 13%. L’augmentation de la capacité a répondu à un temps d’attente devant les ports qui a été s’allongeant en 2021 », continue le rapport mensuel.
L’intra-Asie le plus touché
Ce transfert de capacité s’est fait au détriment d’autres liaisons maritimes. La zone la plus touchée a été l’intra-Asie. Selon DHL Global Forwarding, ce sont 331 200 EVP qui ont été retirés de ces lignes, soit une réduction de 10,8%. Les liaisons maritimes avec l’Afrique ont aussi pâti de ces transferts. Elles ont perdu 6,4%. Quant à l’intra-européen, il totalise une perte de 48 200 EVP, soit 4,5% de capacité en moins.
Des liaisons qui progressent
Ces baisses n’ont pas été générales puisque le Transatlantique enregistre une croissance de 2,5% de sa capacité. Le même phénomène s’est répercutée vers le Moyen Orient avec une hausse modérée de 1,1% tout comme les lignes vers l’Océanie qui ont constaté une croissance de 1,3%.
Les Blank sailings ont continué
Ces “rippages” de flotte n’ont pas amélioré les conditions de marché. Les lignes d’Asie vers l’Europe ont encore subi les effets des décisions des armateurs d’annuler des voyages (blanks sailings) et d’omettre des escales de certains ports. « Des phénomènes qui ont réduit la capacité totale des navires », note le rapport mensuel de DGF.
Une fiabilité de service globale à 32%
Des conditions d’exploitation qui se répercutent sur l’état du marché. En décembre, la fiabilité des services maritimes a atteint 32%, soit le niveau le plus bas depuis l’analyse entreprise par Sea Intelligence en 2011. En novembre, le niveau de fiabilité des services maritimes s’estimait à 33,2%. Sea Intelligence ne pensait pas que les services maritimes pourraient descendre en dessous du niveau de mars 2021 de 40%.
Une fiabilité de 23% entre l’Asie et l’Europe
Les lignes est-ouest enregistrent les taux de fiabilité de service les plus faibles. Elles demeurent bien en-dessous de la moyenne mondiale de 32%. Ainsi, sur le Transpacifique, la fiabilité atteint 10%. Elle est de 19% entre l’Asie et la côte est d’Amérique du Nord et de 23% entre l’Asie et l’Europe du Nord. Les plus fortes baisses de cette fiabilité de service concernent les lignes depuis le Moyen-Orient vers l’Europe qui perdent 12,8%, celles depuis le sous-continent indien vers l’Europe qui affichent une baisse de 12,4% et celle d’Europe vers le Moyen-Orient qui se réduisent de 10,8%.
Cette baisse de fiabilité ne doit pas cacher les points positifs. Ainsi, les lignes entre l’Asie et l’Afrique ont vu leur fiabilité progresser de 6,8% à 37%. Entre l’Europe et l’Asie, la fiabilité des lignes a progressé de 6,5% pour atteindre 20%.