Drewry: l’offre et la demande ne sont plus le moteur de la conteneurisation
Dans une analyse publiée le 19 mai, le consultant britannique Drewry s’interroge sur les évolutions des taux de fret dans la conteneurisation. L’équilibre entre l’offre et la demande ne sont plus devenus les principaux moteurs des taux de fret.
La question revient souvent dans les discussions actuelles : pourquoi les taux de fret ne baissent pas plus vite ? Pour le consultant britannique Drewry, le confinement de la région de Shanghai aurait dû amener une baisse des taux de fret. L’effet a d’ailleurs eu des répercussions sur le Drewry World Index qui baisse.
L’offre et la demande ne guide plus les évolutions
Or, cette diminution des taux de fret se fait doucement, « mais ne s’est pas crashé », indique Drewry dans son analyse. Les taux de fret spot demeurent à des niveaux du double de la moyenne des cinq dernières années. « Notre expérience et la modélisation de nos prévisions ont montré depuis quelques années que les taux de fret ne sont plus basés sur l’équilibre entre l’offre et la demande », indique le consultant britannique.
Les compagnies font front aux chocs de la demande
Selon les prévisions du consultant, les taux de fret devraient rester à la hausse en 2022. Alors, est-ce que l’offre et de la demande reste le moteur du marché ? La réponse du consultant est sans ambigüité. « Les stratégies appliquées par les transporteurs maritimes sont plus centrées pour faire front à des hausses de demande que de suivre les hausses et les baisses de cette demande », répond Drewry. De plus, la congestion portuaire, le manque de fiabilité des services maritimes et les goulets d’étranglement du transport sur la partie terrestre jouent aussi un rôle. Enfin, les interactions entre le marché spot et celui des contrats long terme ont aussi un effet.
Des annulations d’escale qui continueront
Quant au confinement de la région de Shanghai, il a eu un effet accélérateur. Déjà, avant la décision du gouvernement chinois de confiner à la mi-mars cette région, de nombreuses escales ont été annulées. « Et les annulations d’escale vont continuer dans les prochaines semaines », continue le consultant britannique. Au final, la baisse de la demande et les perturbations économiques a amené les armements à réduire la capacité des navires sur les liaisons entre l’Asie et l’Europe et le Transpacifique.
De nouveaux moteurs des taux de fret
Dans un avenir à moyen terme, les moteurs des évolutions des taux de fret seront à trouver ailleurs que dans l’équilibre entre l’offre et la demande. Pour les chargeurs, la question centrale demeure de savoir si la période 2021-2022 est une exception ou un nouveau paradigme. Le consultant britannique explique que de nouveaux facteurs vont intervenir plus intensément sur les taux de fret. Ces facteurs seront les règlementations sur la décarbonation, le « carbon princing », la consolidation et la concentration du marché. « Les taux de fret ne sont pas devenus plus difficiles à prévoir mais ils sont devenus un sujet majeur dans les conseils d’administration de nombreuses sociétés », conclu Drewry.