Corridors et logistique

Fusion entre Euronav et Frontline : la famille Saverys tente les prolongations

Dans le projet de fusion entre les deux armements pétroliers Euronav et Frontline, la famille Saverys a pris des positions dans le capital d’Euronav pour faire capoter ce rapprochement.

Le projet de rapprochement capitalistique entre Frontline, armement basé aux Bermudes sous contrôle de John Fredriksen, et Euronav, armateur belge, est reporté. Le 14 décembre, la famille Saverys a fait savoir qu’elle avait porté sa participation au capital de l’armement pétrolier Euronav à 25%. À la suite de cette prise de participation, Alexander Saverys a écrit au groupe CMB, rapporte le journal Le vif, pour demander au groupe de renoncer au projet de fusion.

« Pas de fusion sans notre soutien »

Dans ce courrier, Alexander Saverys « demande formellement de renoncer à la fusion. « Pas de fusion sans notre soutien », dit le document. Continuer à soutenir le projet de fusion serait « irréalisable et destructeur de valeur ». En effet, Frontline contrôlerait alors plus de 50% d’Euronav, sans pouvoir mettre en œuvre une fusion complète des deux armateurs pétroliers. Les deux entités resteraient distinctes dans ce scénario, précise Alexander Saverys, ce qui les mènerait à être en compétition pour des clients ou des opportunités, tout en étant chapeautées par le même conseil d’administration et le même CEO », indique le media belge.

Un rapprochement, pas une fusion

Après la réception de ce courrier, Euronav a répondu officiellement par courrier. La compagnie maritime indique que « l’échange prévu au premier trimestre vise à un regroupement des deux compagnies pour qu’elles agissent comme une seule société dans laquelle Frontline sera la holding et Euronav une filiale. Cet échange est indépendant de toute fusion », indique Euronav.

Opérer comme une seule société

Dans le cadre de ce rapprochement, il est prévu de créer un groupe de tankers parmi les premiers du monde, selon le communiqué d’Euronav. Pour permettre cette association, Frontline devra disposer de 50% plus une action du capital d’Euronav. Après cette opération les deux sociétés opèreront comme une seule. En disposant de 25% du capital, la famille Saverys peut bloquer la fusion, « mais ne peut pas empêcher un rapprochement entre les deux sociétés ».

Des risques à refuser le rapprochement

Dans son courrier, Euronav souligne que la majorité des actionnaires soutiennent le projet avec, notamment, le refus de faire entrer trois directeurs proposés par la CMB, société sous le contrôle de la famille Saverys. Enfin, Euronav rappelle que les actionnaires qui refuseront l’offre de rapprochement avec l’armement John Fredriksen « devront faire face à de nouveaux défis en raison d’une baisse des liquidités et des demandes des investisseurs ».

Frontline déménagera à Chypre

Dans le même temps, Frontline a annoncé à ses actionnaires le projet de déménagement. L’armement est actuellement basé aux Bermudes. Il prévoit de basé son siège social à Chypre avec des bureaux en Belgique, en Norvège, au Royaume-Uni, à Singapour et en Grèce.