Les ports ouest africains, acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique
La réunion annuelle de l’Assemblée générale des ports d’Afrique de l’Ouest et du centre (AGPAOC) se réunira les 15 et 16 novembre à Luanda. Une réunion qui se fera sous le thème de la place des ports contre le réchauffement climatique.
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, les ports doivent prendre leur place. C’est autour de ce thème que l’Assemblée générale des ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) tiendra sa conférence annuelle les 14 et 15 novembre à Luanda, en Angola. En effet, si aujourd’hui les armateurs entreprennent une transition pour utiliser des carburants alternatifs, les ports doivent participer.
Des investissements de plusieurs milliards de $
Or, explique le secrétaire général de l’AGPAOC, Jean-Marie Koffi, « les infrastructures portuaires sont essentiellement étatiques. Pour participer à ce défi contre le réchauffement climatique, les ports doivent anticiper des investissements de plusieurs milliards de $ dans un avenir plus ou moins proche. »
Concentrer les efforts dans les ports
Cette lutte contre le réchauffement climatique se décline sur l’ensemble de la chaîne logistique, tant du côté maritime que portuaire et terrestre. Le verdissement des modes de transport terrestre est tout aussi important. Cependant, « les autorités portuaires ne peuvent pas tout faire toutes seules mais leur fixité géographique et stratégique dans les chaînes de valeur mondiale les contraignent à concentrer tous les efforts en matière de transition énergétique », continue Jean-Marie Koffi.
Des défis à relever pour les ports
Si les ports sont destinés à participer à ce défi climatique, ils seront aussi confrontés à ses effets. Selon l’organisation africaine des ports, plusieurs domaines sont susceptibles d’être touchés. Avec le changement climatique, l’entretien des installations portuaires, la résilience des fonctions de sécurité de la navigation, l’entretien accru des chenaux de navigation, les conditions de manutention dans des conditions météorologiques difficiles, la montée des eaux sont autant de points qu’il faudra prendre en compte pour la résilience portuaire des prochaines années.
Une session d’ouverture avec trois participants
Ces éléments ont guidé les membres de l’AGPAOC à prévoir un programme riche autour de ces thèmes lors de leur assemblée générale du mois de novembre. La session d’ouverture verra les interventions de Séraphin Bahlat, directeur général du Port Autonome de Pointe-Noire et président de la 17eme Conférence de la Table Ronde des Directeurs Généraux, Michael Luguje, directeur général de la Ghana Ports & Harbour Authority et président de l’AGPAOC, de plusieurs organisations maritimes et portuaires internationales comme l’IAPH, l’UCCA, l’Omaoc et du ministre en charge des Transports de l’Angola, Ricardo D’Abreu.
Les retours d’expérience sur la réduction des effets du carbone
La première session sera consacrée à la réduction des effets du carbone et les options pour la transition énergétique. Les ports devront faire face aux risques de montée des eaux, de phénomènes climatiques de plus en plus fort, d’inondation, leurs infrastructures doivent être protégées. En effet, ils se situent au centre d’une zone vulnérable aux effets du changement climatique, entre terre et mer. Des autorités portuaires africaines et de pays avancés viendront partager leurs expériences sur ce sujet. Parmi les participants, il est prévu d’accueillir le port de Luanda, celui de Dakar, d’Abidjan, de Douala, du Gabon et du Sierra Leone. Les deux GPM du Havre et de Marseille viendront donner leur retour d’expérience.
Une prise de conscience quasi nulle
La deuxième session sera dédiée aux actions des opérateurs portuaires dans cette lutte contre le changement climatique. Les armateurs jouent un rôle essentiel. Dans les pays développés, des progrès importants ont été réalisés. « Malheureusement, en Afrique et dans d’autres pays en développement, la prise de conscience de la contribution des administrations maritimes et portuaires au changement climatique et de ses conséquences est quasi nulle ou sous-évaluée », souligne le secrétaire général de l’AGPAOC. Ainsi, cette cession verra se succéder à la tribune le groupe CMA CGM, Bolloré Africa Logistique, MSC et l’organisation Abuja MoU en charge de l’inspection des navires.
Impliquer l’autorité portuaire et les organisations internationales
La dernière session aura pour thème les enjeux de l’accélération de la transition énergétique pour l’atténuation des effets du changement climatique et orientation sur la durabilité portuaire, maritime et logistique. Parler de durabilité environnementale et de transition énergétique implique l’autorité portuaire à tous ses échelons avec le concours des organismes de développement comme la Banque mondiale, d’organisations comme l’OMI et l’IAPH. Cette table ronde regroupera ces organisations ainsi qu’un représentant de l’Union européenne, de la Cedeao, de la CEEAC et de la Penaf (Ports environnemental network in Africa).