Corridors et logistique

Mærsk quitte les Antilles françaises en fin d’année

La direction commerciale de Mærsk a annoncé aux opérateurs antillais sa décision de quitter le secteur des Antilles françaises.

Une communication aux opérateurs antillais de la direction commerciale française indique que l’armement danois met un terme à sa desserte des Antilles françaises à la fin de l’année. Elle précise que le groupe a décidé de mettre un terme à la couverture maritime de cette région. La desserte se réalise par des allotements sur les navires de CMA CGM.

Une présence mouvementée

Mærsk aux Antilles françaises est une histoire mouvementée. Le groupe a décidé dans les années 2010 d’entrer sur ce marché avec une offre à l’import et à l’export pour prendre une partie du trafic des bananes en sortie des îles. Une offre qui s’est achevée brutalement. L’armateur a décidé de retirer son offre export subitement après quelques mois d’opération.

Départ programmé

Mærsk a malgré tout conservé une activité à l’import des îles. Une desserte maritime qui cessera en fin d’année. Dans la communication avec les opérateurs, l’armateur danois précise malgré tout qu’il maintiendra ses services jusqu’à la fin de l’année. Le départ de ces opérations se fait donc moins dans la brutalité que la précédente.

Faire jouer la concurrence

Le départ de Mærsk se réalise à un moment où les Antilles françaises connaissent des conditions de desserte compliquée. À plusieurs reprises, Jean-Claude Florentiny a souhaité voir un nouvel armateur s’impliquer dans cette desserte pour faire jouer le jeu de la concurrence. Dans le même temps, le principal opérateur maritime sur cette destination, le groupe CMA CGM, a annoncé une baisse de 500€ par conteneur sur les taux de fret.

Une desserte surtout sur l’Europe

Les trois départements français des Antilles disposent de services à l’import par le groupe CMA CGM, Marfret, Seatrade et Soreidom, Carribean Lines. Les deux derniers opérant majoritairement des services conventionnels. Lors d’une conférence de la SITL en 2022, le président du directoire du GPM de la Guadeloupe, Jean-Pierre Chalus, rappelait que les dessertes transatlantiques sur les îles antillaises françaises étaient nombreuses. De plus, les Antilles françaises disposent de liaisons avec les hubs portuaires régionaux comme Kingston, Caucedo et San Juan pour s’ouvrir sur le marché nord-américain.

75% du trafic avec l’Europe

Pour sa part, Jean-Claude Florentiny, président du Syndicat des commissionnaires en douanes et transitaires, appelle depuis plusieurs années à une ouverture de la concurrence. La Martinique, en particulier, mais les Antilles françaises en général reçoivent environ 75% de leurs importations depuis l’Europe. L’arrivée d’un nouvel armateur ouvrirait la voie à une baisse des prix, espère le président du syndicat. Des noms comme Hapag Lloyd ont été mentionnés comme intéressé par ces liaisons sans que cela ne se soit concrétisé aujourd’hui.