Mouvements sociaux portuaires : l’Allemagne, le Chili et peut-être les États-Unis concernés
Des menaces de mouvements sociaux dans les ports planent sur les chaînes logistiques. Le port de Hambourg, celui de Chacabuco et les établissements de la côte ouest des États-Unis sont visés par ces menaces.
Les mouvements sociaux ne sont peut-être plus l’apanage des ports français. Depuis les mouvements sociaux de 2019, qui avaient entraîné 14 jours de « ports morts » en France, la situation sociale reste calme sur le front français. En ce début de période estivale, les mouvements sociaux affectant les ports concernent d’autres ports nord européens. Ils apportent leurs lots de perturbation à des schémas logistiques déjà encombrés.
La menace sur les ports allemands
En Europe du Nord, la principale menace réside sur les ports allemands. Les syndicats portuaires menacent de mouvements sociaux si les négociations salariales n’avancent pas plus rapidement. Un mouvement qui viendrait rompre trois décennies de paix sociale dans les ports hanséatiques. Le port de Hambourg n’est pas le seul sur lequel plane cette menace. Les autres ports allemands comme Bremerhaven sont aussi concernés.
Ferroviaire : une réduction de 80% de la capacité en Grande-Bretagne
Toujours en Europe, les syndicats des salariés des chemins de fer britanniques ont appelé à des arrêts de travail les 21, 23 et 25 juin, indique le quotidien Port Technology. Ils s’inquiètent de la tournure que prennent les négociations sur les salaires et les retraites. Des grèves qui auront un impact important sur la capacité de transport. Elle serait réduite de 80%. Les armateurs tentent de trouver une alternative en ayant recours au transport routier. Or, outre-Manche, le déficit en chauffeurs est important. Il n’est pas certain que la route puisse suppléer au manque de capacité ferroviaire.
États-Unis : arriver à un accord avant de brandir la menace sociale
Une situation sociale tendue en Europe du Nord mais aussi sur les deux hémisphères du continent américain. Aux États-Unis, les négociations ouvertes depuis le mois de mai entre les syndicats de dockers et les opérateurs de terminaux continuent. Les questions relatives à l’automatisation des terminaux restent au cœur de ces discussions. Début juin, les deux partenaires sociaux ont déclaré que l’accord ne devrait pas être signé avant le 1er juillet, date officielle de la fin des négociations. Les syndicats assurent qu’aucune menace ne pèse sur un arrêt de travail même si aujourd’hui cette affirmation semble être remise en cause.
Chili : des grèves contre l’emploi de personnels non qualifiés
Sur le sud du continent, au Chili, le port de Chacabuco fait la une des journaux. Situé au sud du pays, les ouvriers portuaires s’insurgent contre le « harcèlement au travail » dont ils font preuve. Face à la création d’un syndicat de dockers, les dirigeants ont menacé de faire appel à des salariés intérimaires, sans qualification professionnelle. Ce recours à des personnels sans les qualifications minimales requises pourraient s’étendre à d’autres ports.
Corée du sud : la désorganisation liée aux mouvements des routiers
Enfin, même l’Asie subie des grèves. En Corée du sud, les mouvements sociaux des chauffeurs routiers ont perturbé pendant une semaine, en juin, les chaînes logistiques. Le 15 juin, après huit jours de grève, les chauffeurs routiers sont retournés au travail avec la signature d’un accord entre les syndicats et le gouvernement. Des mouvements qui ont largement perturbés les opérations portuaires du pays.