Corridors et logistique

Afrique : le ferroviaire doit participer à la lutte contre le changement climatique

L’Afrique s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique en signant une déclaration pour la neutralité carbone des chemins de fer. L’UIC Afrique s’est donné comme objectif de réaliser une part de marché de 25%.

Le 28 septembre, les pays membres de l’UIC Afrique ont signé une déclaration pour soutenir la luttre contre le réchauffement climatique. Présentée lors de la Semaine CCNUCC (Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique) du Climat pour l’Afrique, cette déclaration est bâtie autour d’un engagement commun. Elle vise à la neutralité carbone des chemins de fer africains et la réalisation d’une part de marché de 25% à l’horizon 2050.

Le meilleur atout pour lutter contre le changement climatique

Développer le ferroviaire sur le continent passe par des actions multiples. Dans son exposé, Eric Melet, directeur de Bolloré Railways, est revenu sur les défis à relever pour ce mode de transport. « Le ferroviaire représente une alternative pour s’inscrire dans le changement climatique, a commencé par déclarer Eric Melet. Il reste le meilleur atout pour atteindre les objectifs de développement durable fixés par les gouvernements ».

Pas uniquement des investissements mais aussi de la force de travail

Présent comme opérateur ferroviaire privé au Cameroun, au travers de Camrail, en Côte d’Ivoire, avec Sitarail dont la ligne rejoint la ville de Kaya au Burkina Faso, et de Benirail, sur la ligne entre Cotonou et Parakou, Bolloré Railways assure des liaisons tant pour le fret que pour les passagers. Le ferroviaire est, dans l’esprit de tous, une surtout une affaire d’investissements. « Il ne s’agit pas uniquement de capacité d’investissements mais aussi de force de travail », a continué Eric Melet.

Le ferroviaire a le mérite d’avoir un impact positif pour le développement social. Ainsi, Bolloré Railways travaille en étroite collaboration avec quelque 400 sous-traitants dans les pays où il est présent. Chaque développement de lignes ferroviaire créé de nouveaux emplois qui bénéficient aux populations locales, rappelle le directeur général de Bolloré Railways.

Un mode 15% moins cher

Si le chemin de fer reste un moyen écologique pour rapprocher les populations, il est aussi un mode de transport entre 10% et 15% moins cher que la route, assure Éric Melet. Écologique et économique, ce mode doit malgré tout relever des défis pour s’imposer en Afrique. Parmi ces défis, la nécessité de créer un cadre juridique du transport ferroviaire. Éric Melet cite l’exemple d’un sinistre entre un camion et un train. Les règles de circulation routière s’appliquent dans la majorité des pays. « Or, il est difficile d’arrêter un train avec 2000 t de chargement aussi rapidement qu’un camion. » Alors, le responsable de Bolloré Railways appelle à la mise en place de règles pour permettre aux opérateurs ferroviaires de travailler dans de bonnes conditions.

Un investissement stratégique

Le développement du réseau ferroviaire en Afrique passe aussi par la nécessité « de percevoir ce mode de transport comme un investissement stratégique et pas uniquement comme des affaires commerciales ». En effet, le retour sur investissement d’un réseau ferroviaire doit se penser sur une période longue. Pour le responsable de Bolloré Railways, les investissements dans les réseaux ferroviaires doivent passer par des partenariats public/privé spécifiques. « Les bénéfices d’un réseau ferroviaire doivent s’entendre au-delà de l’aspect financier. Il s’agit aussi d’un investissement pour la collectivité. »