Pétrole : l’Irak fait un retour en force sur les marchés internationaux
Dans sa dernière édition, le courtier italien Banchero Costa donne un aperçu sur les flux pétroliers. Il décrit notamment le retour sur la scène internationale de l’Irak.
En 2022, les flux pétroliers ont été en hausse même si les prix ont augmenté et que l’inflation a commencé à se répandre, indique le courtier italien Banchero Costa. Sur les 11 premiers mois de l’année, le trafic pétrolier a gagné 8,6% à 1865,7 Mt, hors trafics de cabotage, indique Refinitiv. Un trafic supérieur aux 1718,3 Mt réalisées sur la même période de 2021 mais qui reste inférieur au trafic de 2019 qui s’est établi à 1926,9 Mt.
Hausse des exportations depuis le golfe Persique
Une hausse qui se décline dans les différents pays du golfe Persique. Ainsi, les exportations depuis l’Arabie Saoudite affichent une progression de 17,7% à 332,3 Mt. Un volume supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Les autres pays du golfe s’inscrivent dans la même veine avec une progression des exportations de pétrole brut de 10,4% à 471 Mt en 2022 par rapport à 2021. Des flux qui n’ont pas encore récupéré leur niveau d’avant pandémie.
La Russie progresse de 11,2% en 2022
Sur les 11 mois de 2022, la Russie a aussi vu ses exportations de pétrole progresser. Les puits russes ont exporté 199,4 Mt en 2022, en augmentation de 11,2%. Des volumes en-dessous des 206,6 Mt réalisés en 2019. Cette période ne prend pas en compte l’embargo imposé par l’Union européenne sur les flux maritimes pétroliers russes. Cet embargo est entré en vigueur le 5 décembre. Depuis les États-Unis, les exportations ont bondi de 24,6% à 149,8 Mt. Pour trouver des baisses d’exportation, il faut se tourner vers l’Afrique de l’Ouest qui a vu ses flux se réduire de 3,3% à 154,6 Mt. Il en a été de même depuis la mer du Nord qui a perdu 1,7% à 98,4 Mt sur les 11 mois de 2022.
L’UE a augmenté ses importations
Du côté de la demande, les flux maritimes en direction de l’Union européenne ont augmenté de 12,5% à 412 Mt sur la période de janvier à novembre 2022. Pour sa part, l’Inde a aussi augmenté ses approvisionnements. Elle a importé 203,7 Mt, des entrées en progression de 11,5%. Quant à la Chine, sa demande en pétrole s’est réduite. L’Empire du milieu a acheté 5,2% de pétrole de moins qu’en 2021 à 390,5 Mt. Le courtier Banchero Costa constate qu’il s’agit du plus faible niveau depuis 2018.
L’Irak, troisième exportateur mondial
Dans ce marché pétrolier, l’Irak se positionne à la troisième place des pays exportateurs de brut dans le monde derrière l’Arabie Saoudite et la Russie. Sur les 11 premiers mois de l’année, l’Irak a représenté 8,3% des volumes exportés dans le monde. Cette proportion dans le monde pétrolier ne comprend que les flux maritimes quittant le port de Basrah, seul port de chargement en Irak. La majeure partie de ces exportations maritimes sont réalisés par des navires de type VLCC à hauteur de 71% quand les Suezmax regroupent 28% des exportations par le port irakien. Les volumes exportés par le pipe-line du nord du pays vers la Turquie ne sont pas comptabilisés dans ce décompte.
Une diminution des exportations depuis 2019
Sur les dernières années, les exportations pétrolières de l’Irak ont fondu. En effet, en 2019, les sorties de pétrole brut se sont élevées à 176,3 Mt. L’année suivante, avec la pandémie et la baisse de la demande, l’Irak a vu ses exportations se réduire à 151,7 Mt, en baisse de 13,9%. En 2021, la situation ne s’est pas améliorée avec une baisse de 1,3% à 149,8 Mt.
2022: reprise des exportations irakiennes
En 2022, la situation irakienne s’est améliorée, indique le courtier. Ainsi, sur les 11 premiers mois de l’année, l’Irak a exporté 154,4 Mt, soit 14,5% de plus que la même période de 2021 au cours de laquelle le pays a exporté 134,9 Mt. Bien plus, ces volumes représentent la meilleure performance réalisée depuis 2019 quand l’Irak a exporté 161,7 Mt sur 11 mois. Déjà, en février, la valeur des exportations de pétrole brut irakien ont atteint un record qui datait de 1972, selon Le Figaro.
Trois marchés pour le brut irakien
Ces exportations irakiennes sont destinées à trois principaux marchés : l’Inde, la Chine et l’Europe. Sur les 11 premiers mois de l’année, l’Irak a exporté 47,2 Mt vers l’Inde, soit 3,1% de plus que la même période de 2021. Effectivement au cours de 2021, l’Irak a exporté 45,8 Mt. En 2019, le port de Basrah a vu transiter la même quantité vers le sous-continent indien. Au global, l’Inde entre pour 30,6% des expéditions maritimes irakiennes à l’international. Autre pays destinataire du brut irakien, la Chine a importé 46,1 Mt, soit 29,9% des exportations irakiennes. Des volumes en progression de 7,1% par rapport à 43,1 Mt réalisés en 2021. Des chiffres qui restent en-dessous du volume expédié en 2020 quand l’Irak a exporté 49,4 Mt.
Europe: hausse de 67,8% des importations de brut irakien
Enfin, la troisième destination du brut irakien est l’Union européenne. Le vieux continent a reçu 21,4 Mt de brut irakien, soit 13,9% des exportations maritimes totales du pays. En 2022, les importations européennes depuis l’Irak ont progressé de 67,8%. En effet, en 2021, l’UE a importé 12,7 Mt, des volumes en forte baisse puisqu’en 2019, l’UE a importé 21,8 Mt.
Corée du Sud et États-Unis s’approvisionnent en Irak
Parmi les autres destinations du brut irakien se retrouve la Corée du Sud. Avec 12 Mt importées depuis l’Irak, le pays du Matin calme voit ses flux avec l’Irak augmenter de 50% d’une année à l’autre. En quatrième position se situe les États-Unis qui ont importé 11 Mt depuis l’Irak. Un trafic en constante progression sur les trois dernières années. En effet, en 2020, l’Irak a exporté 6 Mt vers le pays de l’Oncle Sam puis 8 Mt en 2021. Enfin, les 16 Mt restants du pétrole irakien partent en partie vers la Turquie (environ 7 Mt), les pays de l’Asie du Sud-Est (3 Mt) et d’autres pays.