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Port de Hambourg : la baisse se confirme sur les neuf premiers mois

Avec un trafic de 91,8 Mt, le port de Hambourg accuse une baisse de 4,3% sur les neuf premiers mois de l’année. Pour l’autorité portuaire le trafic conteneurisé a bien résisté par rapport aux autres ports européens.

Les résultats pour les neuf premiers mois de l’année confirment la tendance générale du ralentissement de l’économie. Le port de Hambourg, au nord de l’Allemagne enregistre une baisse de 4,3% de son trafic à 91,8 Mt.

Les vracs se replient de 7,4%

Le trafic des vracs accuse un repli. Avec 27,5 Mt, ces courants enregistrent une baisse de 7,4% par rapport à l’année dernière. Une baisse de trafic principalement liée à des diminutions dans les vracs liquides. Sur les trois premiers trimestres de l’année, 7,3 Mt de vracs liquides ont été déchargés au port de Hambourg, soit une baisse de 16,1%. Quant aux vracs solides, ils perdent 3,8% à 20,2 Mt. L’autorité portuaire considère les vracs secs selon leur mode de manutention. Ainsi, les vracs manutentionnés par des bennes (principalement les minerais et le charbon) ont réalisé un trafic de 15,7 Mt. Les vracs aspirés, à l’image des céréales et autres produits agroalimentaires, terminent les neuf mois à 4,5 Mt.

Marchandises générales : en baisse de 2,9%

Le principal courant du port de Hambourg se réalise sur les marchandises générales. Ce poste enregistre une baisse de 2,9% de ses volumes à 64,4 Mt, indique l’autorité portuaire dans un communiqué. Cette catégorie regroupe les conteneurs et les marchandises diverses. Ce dernier courant des marchandises conventionnelles a été meilleur que les conteneurs. Avec 1,1 Mt, le port de Hambourg gagne 19,3%.

Conteneurs : une baisse de 2,7%

Du côté des trafics conteneurisés, le port de Hambourg veut relativiser les baisses sur les trois premiers trimestres. Globalement, ils ont perdu 3,2% en tonnage, indique le port. La situation est tout aussi compliquée en EVP. Les flux import s’établissent à 3,2 MEVP quand les exportations atteignent 3,1 MEVP. Chacun de ces courants a perdu 2,7%. Cette baisse a surtout touché les conteneurs pleins qui perdent 2,9% à 5,6 MEVP quand les vides affichent une diminution de 1% à 726 000 EVP.

La diminution importante des trafics avec la Russie

Ces baisses des volumes conteneurisés tiennent à plusieurs facteurs. En premier lieu, depuis l’été, le boom de l’économie européenne s’est tassé. En Allemagne, si la croissance a parfois été la plus forte de l’Union européenne, sa descente a aussi été plus rapide. Ensuite, le port de Hambourg a subi les effets des « blanks sailings » décidés par les armateurs. Annulation d’escales et de services ont transféré une partie des trafics vers d’’autres ports du range européen. Enfin, une grande partie des trafics conteneurisés de Hambourg ont longtemps été en transbordement pour la Russie. Depuis le début du conflit avec l’Ukraine et les sanctions européennes contre Moscou, le port de Hambourg subi de plein fouet le contrecoup de ces mesures. Sur les trois trimestres, le trafic destiné à la Russie a perdu 67,7% à 80 000 EVP.

La Pologne devient le quatrième partenaire

La baisse de trafics des conteneurs a touché les autres trade du port. Ainsi, les conteneurs échangés avec l’Asie ont perdu 2,1% à 2,8 MEVP. Quant aux services avec les États-Unis, seconde destination des trafics conteneurisés du port de l’Elbe, les conteneurs pleins ont gagné 1,7% à 402 000 EVP quand les vides ont perdu 3,9% à 442 000 EVP. C’est sur les pays de la Baltique que le port de Hambourg a su tirer son épingle du jeu. La diminution des liaisons avec la Russie a été en partie compensée par les trafics sur la Pologne. Les échanges conteneurisés entre ce pays et le port allemand ont progressé de 38,5% à 237 000 EVP. Désormais, la Pologne se hisse à la quatrième place des pays partenaires du port derrière la Chine, les États-Unis, la Corée du Sud. De plus, la Finlande gagne plusieurs places pour se positionner en 7° position avec une croissance de 32,7% sur les neuf mois.

Moins de navires mais plus d’ULCS

Au final, le nombre de navires porte-conteneurs qui ont touché le port au cours de ces trois premiers trimestres a baissé. La direction du port estime que le port a reçu 7,4% de moins de navires au cours de ces trimestres par rapport à l’année précédente. Une tendance qui a été légèrement compensée par la taille des navires. En effet, avec 172 navires de plus de 18 000 EVP qui ont escalé entre janvier et septembre, les ULCS (Ultra Large Container Ships) ont augmenté de 5,5%. Un chiffre qui conforte la décision du port d’approfondir l’Elbe. « Cette croissance du nombre de navires de plus de 18 000 sur les neuf premiers mois confirme nous avions besoin d’approfondir le chenal d’accès du port », a rappelé Axel Mattern, président de l’autorité portuaire.

Des perspectives volatiles

Les dernières semaines de l’année n’annoncent pas de bouleversement majeur. Le conflit entre l’Ukraine et la Russie continue et les prix de l’énergie augmentent entraînant une inflation importante pour le pays. « Cela va affecter une période qui est généralement importante pour les ports : les fêtes de fin d’année », continue la direction du port. Outre ces éléments, les perturbations logistiques du début de l’année demeurent avec des goulets d’étranglement dans les ports. « Le marché va rester volatile sur les semaines qui restent », conclu Axel Mattern.