Port de Saint Malo : la Région investie dans les capacités d’accueil
La Région Bretagne a annoncé un investissement de 150 M€ dans le terminal du Naye. Une opération qui vise à pérenniser les trafics avec la Grande-Bretagne sur le port malouin.
Lors de la session plénière du 7 avril, le Président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, a présenté aux élus régionaux le scénario retenu pour assurer la pérennité du terminal du Naye. Ce terminal représente un tiers de l’activité portuaire.
Un terminal vieillissant
Dédié au trafic des ferries avec l’Angleterre et les îles anglo-normandes (passagers et fret), le terminal du Naye doit faire face aujourd’hui au vieillissement de ses installations, insuffisantes par ailleurs en termes de capacités d’accueil. « C’est pourquoi la Région, propriétaire du port de Saint-Malo, fait le choix d’investir dans de nouvelles infrastructures, avec l’objectif de développer les trafics et d’optimiser la fonctionnalité des installations maritimes et terrestres, à emprise constante », indique la Région.
Des travaux d’envergure sur les ouvrages et outillages
Côté mer, se préparent des travaux conséquents, conduits par Artelia, afin de fiabiliser les accès du port et d’être en mesure d’accueillir des navires de grande capacité. L’objectif est de sécuriser les escales (à ce jour, 25% sont perturbées) et d’en augmenter la fréquence.
Un chantier qui se fera de 2024 à 2026
Maître d’ouvrage de ce projet d’envergure, la Région poursuivra les études de maîtrise d’œuvre en 2022 puis lancera les appels d’offres auprès des entreprises en 2023, afin que le chantier puisse se dérouler entre 2024-et 2026, sur un site où les activités seront maintenues pendant les travaux.
La démolition-reconstruction du poste à quai n°1
L’enjeu est de le rendre accessible aux ferries à toute heure et en toute sécurité par rapport au chenal d’accès vers l’écluse du Naye. À ce jour, l’infrastructure, datant de 1978, est très dépendante des horaires de marées ; elle n’accueille plus que 5% des escales, 95% des ferries s’amarrant au poste à quai n°2. Après déconstruction, il s’agira de réaliser un nouveau front d’accostage-amarrage et des outillages pour l’embarquement des véhicules (rampe d’accès) et des piétons (passerelle dédiée couverte).
Encore, essentielle au regard des transitions à venir, cette opération permettra aux ferries amarrés à l’un des deux postes à quai, de couper les moteurs pendant les escales et de réduire ainsi l’émission de polluants ainsi que les nuisances sonores.
Au cœur du projet, la nouvelle gare maritime
Conçue par le cabinet AREP, la future gare maritime sera intégrée au paysage urbain et jouera un rôle essentiel et symbolique, dans l’interface ville-port. Tourné vers intra- muros, le nouveau bâtiment concentrera les services sur deux niveaux, ce qui permettra de rationaliser l’espace global et de faire évoluer le terre-plein extérieur. Conforme aux standards de confort modernes, la gare sera ouverte aux touristes comme aux habitants et participera pleinement à l’animation de la ville.
Travaux de dragage et déroctage
L’objectif est d’approfondir les accès nautiques pour permettre à de plus grands navires de faire escale à des horaires attractifs et fiables. La nature du site est complexe avec un marnage important et des fonds accidentés et rocheux. La solution envisagée porte sur une opération de dragage et déroctage, sur le plateau de la Rance et dans l’avant-port, jusqu’à hauteur du Banc de la Traversière. Ces travaux feront l’objet d’études géotechniques pour définir la méthode d’extraction la moins agressive, mécanique plutôt que pyrotechnique. À ce stade, le volume de matériaux à extraire est estimé à 100 000 m3. Côté terre, il est prévu le réaménagement des terre-pleins afin de les adapter aux trafics futurs, en lien avec la ville.
De plus, la reconstruction des embectages nord et sud, avant l’écluse du Naye : ces ouvrages, actuellement en fin de vie, ont vocation à guider et sécuriser l’accès aux bassins intérieurs, en parallèle du trafic des ferries, afin d’éviter toute collision entre navires. Leur refonte va assurément contribuer au développement des autres activités du port de commerce.
La réorganisation des zones de contrôle post-Brexit :
Le contexte a fait évoluer considérablement les mesures de sûreté applicables au transport de passagers et de fret, qui s’inspirent désormais, pour le Royaume-Uni, des règles aéroportuaires (embarque et débarque). La situation post-Brexit conduit à réorganiser les flux et mettre à niveau les installations : augmenter le nombre d’aubettes de contrôle pour les compagnies, la PAF et la douane, en entrée et sortie, aménager aussi des zones de stationnement dédiées aux différents véhicules (avant et après les contrôles). L’emprise de la nouvelle gare maritime, plus compacte, libèrera des espaces extérieurs dédiés aux voyageurs afin que les missions de contrôle se déroulent dans les meilleures conditions et que le cheminement des passagers, en particulier celui des piétons, soit amélioré et sécurisé.
L’interface ville-port et les liaisons vers Saint Malo
L’un des principaux enjeux du projet est d’articuler au mieux les flux entrants et sortants du terminal, au niveau du rond-point du Naye, parallèlement à la circulation entre Intra-muros et Saint-Servan. Actuellement, l’organisation des voies, étroites, pose d’importants problèmes d’engorgement dans les mouvements de véhicules. Un phénomène qui s’accentue lors des ouvertures d’écluse, tout particulièrement en été. Une proposition globale de restructuration est à l’étude, en lien étroit avec la Ville. À côté d’un cheminement doux sécurisé (piétons et vélo) entre la cité corsaire et Solidor, il est envisagé une circulation automobile dissociant le flux quotidien et les accès à la gare maritime, ce qui éviterait de voir les véhicules empiéter sur la voie et créer des bouchons.