Afrique : un marché en croissance à l’international
Dans la dernière édition de sa newsletter, le consultant néerlandais Dynamar revient sur le marché de l’Afrique sub-saharienne. Avec près de 5,7 MEVP, le trafic conteneurisé du continent progresse de 8,7%.
Comparativement à l’Asie, l’Europe ou l’Amérique du Nord, l’Afrique sub-saharienne demeure un marché faible pour la conteneurisation. Pour mémoire, en 2022, ce marché pèse 10 MEVP, selon les chiffres de CTS (Container Trade Statistics). Un trafic qui reste étale au cours des trois dernières années. Ce marché reste parmi les plus faibles de la planète. Il représente 5,3% des volumes mondiaux.
Une croissance au premier semestre
Néanmoins, au cours des dernières années et malgré la pandémie et la hausse de l’inflation, le marché de l’Afrique sub-saharienne a su faire preuve de résilience face aux évolutions plus erratiques des autres continents. Alors, même s’il décolle lentement, le marché de la conteneurisation de l’Afrique sub-saharienne continue sa croissance sur le premier semestre.
5,68 MEVP au premier semestre
En effet, selon la dernière newsletter de Dynamar, il s’établi aujourd’hui à 5,68 MEVP sur le premier semestre. Sur les premiers semestres des trois dernières années, de 2020 à 2022, le trafic conteneurisé de cette région a progressé de 6%. En 2022, la progression de trafic du premier semestre se réparti tant sur les importations que les exportations. Ainsi, les exportations gagnent 7,4% à 1,6 MEVP. Trois régions dominant le marché des exportations de l’Afrique sub-saharienne. L’Asie demeure la première destination des biens africains avec 677 500 EVP. Elle est suivie par l’Europe avec 492 500 EVP et le Moyen-Orient avec 375 600 EVP.
L’Europe en seconde place des importateurs
Du côté des importations, la progression affiche un taux plus élevé. En effet, elles augmentent de 9,8% à 3,9 MEVP. Comme pour les exportations, l’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient sont les principaux marchés d’approvisionnement. L’Asie conserve sa pole position avec 1,7 MEVP, en hausse de 19%. L’Europe perd des parts de marché. Elle voit ses flux vers l’Afrique baisser de 7,1% à 1,01 MEVP. Quant au Moyen-Orient et Sous-continent indien, il 19,3% à 790 800 EVP.
Le cordon ombilical est coupé
Ces chiffres démontrent, preuve à l’appui, du transfert des flux africains depuis l’Europe vers l’Asie. Il y a une décennie, les pays d’Afrique se tournaient vers leurs anciens colonisateurs. Avec le développement de l’Asie, et notamment de la Chine, l’Afrique a coupé le cordon ombilical. Une tendance qui pourrait encore s’accentuer dans les prochaines années en raison des changements politiques dans la région.
Flux intracontinentaux : en attendant le plein effet de la Zlecaf
Parallèlement aux trafics intercontinentaux, les flux intra-africains affichent une baisse. Ils perdent 1,7% à 159 000 EVP. Et pourtant, face à la faiblesse de ce volume, les pays africains tentent de redresser la barre. Ils ont créé pour cela la Zlecaf (Zone de libre échange du continent africain). L’objectif est de créer un marché ouvert entre les pays d’Afrique pour dynamiser les échanges locaux. Du côté des institutions régionales et nationales, la volonté d’œuvrer dans cette direction demeure. Cependant, les tensions géopolitiques, notamment dans la bande sahélienne, ralentissent la mise en place de ce marché. Les économistes africains s’accordent pour voir dans la création de ce marché un développement des échanges intracontinentaux.