Corridors et logistique

Céréales : des exportations de blé tendre en hausse pour la prochaine campagne

Lors de son conseil spécialisé Grandes Céréales du 12 juillet, FranceAgriMer a exposé la situation après 11 mois de campagne céréalière. Les prévisions pour la prochaine campagne s’annoncent meilleures.

Sur les 11 mois de campagne céréalière, à savoir à fin mai, le bilan mondial des échanges de céréales s’affiche en légère baisse. Ainsi, les exportations de blé tendre français enregistrent une diminution de 2% à 16,6 Mt par rapport aux prévisions du mois de juin. Un retrait qui s’opère uniquement sur les volumes en partance pour les pays tiers. Une des raisons de cette diminution tient aux achats moindres en provenance du marché chinois.

Hausse des exportations d’orges

De leur côté, les orges sont attendues avec une meilleure performance. Les exportations s’inscrivent en progression de 3% à 6,4 Mt. Des trafics qui partent vers les pays tiers à hauteur de 3,2 Mt. Une hausse comparativement aux prévisions du mois dernier mais en baisse par rapport à la campagne précédente. Cette augmentation des volumes tient à la demande, en fin de campagne, des pays du Maghreb. Les orges exportées vers les pays de l’Union européenne s’évaluent à 3,1 Mt. Ils sont une hausse de 13% par rapport à la précédente campagne. La demande espagnole et portugaise a alimenté le trafic.

Maïs : reprise des exportations vers l’Union européenne

Quant au maïs, la faible récolte en 2022 limite les trafics en sortie de France. Les exportations vers les pays tiers restent faibles avec 385 000 t. Un volume en baisse de 35% par rapport à l’année précédente. Un mouvement qui se décline aussi sur les expéditions vers les pays de l’Union européenne. Avec 3,2 Mt, les flux vers l’UE baissent de 34% par rapport à la précédente campagne. Cependant, comparativement aux prévisions à fin mai, les sorties de maïs sont en hausse notamment en raison de la progression des flux vers les pays d’Europe du Nord comme l’Irlande, l’Allemagne et les Pays-Bas.

Blé tendre : baisse des exportations attendues sur la nouvelle campagne

Alors que la campagne 2022/2023 s’achève, FranceAgriMer a publié ses prévisions pour la prochaine campagne. Ainsi, les exportations de blé tendre sont prévues à 17,5 Mt. Un volume en progression de 5% comparativement à la campagne actuelle. Les exportations vers les pays tiers doivent enregistrer une baisse de 5% à 9,6 Mt. Une diminution qui tient à l’absence d’achats chinois en France et de la concurrence des blés russes.

Dans le même temps, les volumes vers les pays de l’UE augmentent de 22% à 7,7 Mt. FranceAgriMer estime que les demandes des pays de la Péninsule ibérique, d’Italie et d’Europe du Nord vont accroître les flux.

Orges : la baisse de la demande chinoise

Du côté des orges, les exportations françaises reculent de 2% à 6,2 Mt. Les produits vers les pays tiers reculent de 22% à 2,5 Mt. Une baisse qui tient à une demande moindre de la part de la Chine. Les trafics vers l’UE devraient augmenter avec des flux vers l’Espagne et le Portugal qui voient leur récolte baisser cette année.

Les corridors céréaliers, un paramètre essentiel

Il reste que ces prévisions de volumes à l’export dépendent en grande partie de la situation en mer Noire. La capacité de l’Ukraine à sortir des céréales et la récolte de la Russie pèsent sur les potentiels exportables de la France. Les négociations actuelles du renouvellement de l’accord céréalier sont tendues. Il est encore difficile de prévoir ce qui en sortira le 17 juillet.

Les expéditions ukrainiennes baissent

Néanmoins, selon les dernières estimations, l’Ukraine attend une production de 17,7 Mt en 2023. Un volume en baisse de 3 Mt, soit 14,5%. Quant aux exportations, elles s’estiment aux environs de 11 Mt en 2023/2024, soit une diminution de 35,3%. La production de maïs s’inscrit dans la même tendance avec une baisse de la production et des exportations. FranceAgriMer estime les expéditions de maïs à 19,5 Mt, soit une baisse de 32%.

La Chine : entre déstockage et achat

Outre la situation en mer Noire, la Chine mérite une attention particulière. Des sources indiquent une production en baisse de céréales cette année. Les experts de FranceAgriMer analysent la situation avec circonspection. Le choix du gouvernement chinois entre libérer du stock ou faire appel au marché international n’est pas encore arrêté. En effet, les stocks actuels en Chine s’évaluent à 130 Mt. Néanmoins, le gouvernement veut surtout s’assurer à éviter la pénurie. Ensuite, s’il décide de se tourner vers le marché international, il disposera de plusieurs alternatives. Or, dans ce contexte, Pékin pourrait se tourner vers l’Australie. En effet, des négociations se déroulent actuellement. L’objectif vise à renouer les échanges entre les deux pays.