Céréales : l’accord sur les corridors humanitaires prolongé
Le 20 mars, les Nations Unies ont annoncé la prolongation de l’accord en faveur des corridors céréaliers depuis l’Ukraine. La prolongation de cet accord concerne les céréales ukrainiennes mais aussi des produits russes.
L’accord entre les Nations Unies, la Russie, l’Ukraine et la Turquie pour l’exportation de céréales ukrainiennes a été renouvelé le 19 mars, indique un communiqué des Nations Unies. En effet, au travers d’une note du bureau du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, cet accord est prolongé. Or, le texte des Nations Unies ne précise pas la durée pour laquelle cet accord est prolongé.
Une prolongation de 60 jours
À première vue, les corridors humanitaires devraient être prolongés pour une période similaire à la première prolongation, à savoir 90 jours. Effectivement, en novembre, les parties étaient convenues d’étendre l’accord jusqu’au 22 mars. Au cours des négociations intervenues en février et mars, l’Ukraine a demandé que cet arrangement s’étende sur une durée de 120 jours. Pour sa part, la Russie souhaitait un accord pour 60 jours. Selon une dépêche de l’agence Reuters, le nouvel accord est prévu sur une période de 60 jours.
L’intégration du port de Nikolaev
Outre une extension plus longue, l’Ukraine a milité pour intégrer le port de Nikolaev dans les corridors céréaliers humanitaires. Or, ce port a été la cible d’attaques pendant l’été dernier de missiles russes qui ont détruit les silos. Pour les experts, il est improbable que ce port puisse exporter, en l’état des céréales.
49% des livraisons vers les pays en développement
Dans une note publiée par les Nations Unies, cette initiative « permet de faciliter la sécurité de la navigation pour les exportations de céréales et de denrées alimentaires associées, ainsi que d’engrais, y compris l’ammoniac, à partir de ports maritimes ukrainiens désignés ». Alors, depuis le 1er août, ce sont plus de 25 Mt qui ont été exportées vers 45 pays dont 49% sont parties vers des pays en voie de développement.
Des progrès fragiles
Mais, indique l’organisation internationale, « ces progrès restent fragiles et les pressions sur les prix demeurent. Si les prix des denrées alimentaires ont baissé par rapport au niveau record atteint au début de la guerre, ils restent élevés par rapport aux niveaux d’avant la crise. De plus, les dépréciations monétaires empêchent de nombreux pays en développement de bénéficier de ces baisses de prix. Dans les cas les plus graves, les prix ont même augmenté. Comme souvent, ce sont les plus vulnérables qui en font les frais, en particulier les femmes. »
Lever les sanctions du système bancaire Swift
Enfin, l’accord prévoit aussi de favoriser les exportations céréalières et d’engrais depuis la Russie. Si les exportations d’engrais et de produits alimentaires russes ne sont pas inscrits parmi les sanctions, des obstacles de meurent avec l’interdiction pour la Russie d’utiliser le système bancaire international Swift. L’ambassadeur russe aux Nations Unies a formellement demandé que la banque pour l’agriculture du pays puisse procéder à des virements selon le système bancaire international. D’autre part, Moscou exige que les assurances autorisent les navires à accoster dans les ports russes, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Le Kremlin donne jusqu’à la mi-mai aux pays européens à lever ces interdictions sous peine de voir cet accord s’achever à cette date.