Corridors et logistique

CMA CGM continue de commander des porte-conteneurs à propulsion méthanol en Chine

L’armement marseillais continue ses commandes de navires à propulsion méthanol. Le signe d’une stratégie vers la décarbonation. Nous reprenons, ci-dessous, un article de Caroline Britz de Mer et Marine.

C’est la quatrième commande de navires neufs par CMA CGM cette année et elle a été placée dans les chantiers chinois Shangaï Waïgaoqio, filiale du groupe public CSSC. Cette nouvelle commande, évaluée à un milliard de dollars, porte sur la construction de huit porte-conteneurs de 9200 EVP dotés d’une propulsion fonctionnant au méthanol. Ils devraient être livrés en 2027.

Des commandes dans les chantiers chinois

Alors, 32 navires propulsés au méthanol devraient donc intégrer la flotte de l’armement marseillais dans les quatre ans à venir. Fin 2022, six navires de 15 000 EVP ont été commandés en Chine aux chantiers de Dalian; en février, 12 de 13 000 EVP ont été signés chez Hyundai Samho, en Corée du Sud et enfin en avril, 6 de 15 000 EVP ont été commandés dans les chantiers chinois de Jiangnian.

La désillusion du GNL

Même si ces navires au méthanol ne représentent, pour le moment, qu’une toute petite part de la flotte de CMA CGM, leur proportion dans les dernières commandes de navires neufs montrent bien l’orientation nette que prend le groupe vers ce combustible. Le gaz naturel liquéfié (GNL), sur lequel CMA CGM a beaucoup misé ces dernières années, ne permet en effet pas de répondre à long terme aux objectifs de décarbonation.

Partenariat Mærsk CMA CGM sur le méthanol

Le groupe français rejoint ainsi le danois Mærsk qui fut le premier armement au conteneur à miser sur le méthanol pour ses navires et qui vient de prendre livraison du Laura Maersk, première unité neuve construite spécifiquement avec cette propulsion. Mærsk et CMA CGM ont d’ailleurs annoncé la création d’un partenariat en matière de décarbonation et notamment de mise en place d’une filiale d’approvisionnement vertueuse en méthanol. Compte tenu des volumes qui seront désormais nécessaires, la production de bio et e-methanol, qui est en réalité la seule permettant de se réclamer d’une neutralité carbone, va devoir être fortement augmentée.