Corridors et logistique

Un nouveau terminal ferroviaire pour le port de Strasbourg

La stratégie du Port de Strasbourg vise à doubler son trafic ferroviaire d’ici à 2030. Le projet de création d’un nouveau terminal, adossé aux terminaux actuels devrait voir le jour dans les prochaines années.

Persuadé que le trafic ferroviaire devrait doubler sur sa plate-forme, le Port autonome de Strasbourg (PAS) a lancé des études préparatoires en septembre 2021. Le projet d’études, d’une durée de 2 ans et d’un montant de 1,7 M €, est cofinancé par le fonds Mécanisme pour l’interconnexion en Europe de l’Union Européenne (50 %) et le Plan de Relance de l’État (20 %). Il pourrait aussi bénéficier de co-financements de la Région Grand Est, la Collectivité Européenne d’Alsace et l’Eurométropole de Strasbourg (à hauteur de 3,33 % chacun).

Un doublement du trafic de fret ferroviaire en 2030

Aujourd’hui, les terminaux conteneurs des Ports de Strasbourg sont desservis par 17 navettes ferroviaires par semaine. Des nouvelles liaisons se sont ajoutées ces derniers mois, notamment avec Zeebrugge et deux navettes hebdomadaires supplémentaires vers Rotterdam). Dans ce contexte, indique le PAS, le port se positionne comme première gare de fret d’Alsace.

Une étude pour identifier les goulets d’étranglement

Pour continuer à accompagner le développement des flux ferroviaires, les Ports de Strasbourg ont fait réaliser une étude du potentiel en matière de transport combiné et identifié des goulets d’étranglement en matière de manutention en cas d’augmentation du trafic. En 2020, cette étude a conclu à un possible doublement des volumes à Strasbourg en 2030, ce qui est cohérent avec les objectifs définis dans la Stratégie nationale de développement du fret ferroviaire.

Un projet exemplaire en matière environnementale

Concernant l’implantation du projet, l’étude a recommandé d’adosser la nouvelle infrastructure ferroviaire au terminal à conteneurs sud récemment agrandi. Ce choix a été préféré à celui de créer un terminal ex nihilo. Les études lancées aujourd’hui comportent un volet important visant à définir les modalités de création d’un terminal zéro émissions, une première pour un port intérieur.

Innover pour proposer des alternatives à la route

Pour la présidente du Port autonome de Strasbourg, Anne-Marie Jean, « avec ce nouveau terminal ferroviaire, les Ports de Strasbourg sont au rendez-vous des enjeux de décarbonation du transport de marchandises, d’innovation, notamment en matière de qualité de l’air, et du développement des alternatives à la congestion routière. En continuant à investir dans ce type d’installations, le port renforce la connexion de la région aux corridors européens du transport multimodal tout en favorisant la transition énergétique de la logistique des entreprises locales. »

Un nouveau dispositif d’incitation au report modal à partir de 2022

Afin de contribuer à faire basculer des transports routiers vers des modes plus respectueux de l’environnement et dans le contexte de la mise en place d’une Zone à faible émission, les Ports de Strasbourg ont décidé de contribuer au développement de la multimodalité avec la mise en place d’un dispositif d’incitation au report modal à compter du 1er janvier 2022. Le « dernier kilomètre » est le maillon qui est traditionnellement effectué en camion. Pour y suppléer, le port veut inciter les opérateurs à se tourner vers le mode ferroviaire pour cette livraison finale. Il met en place quatre dispositifs :

  • Il rend gratuites, les circulations internes à son réseau ferré portuaire (sans interface avec le réseau ferré national) ;
  • Il rend gratuite, pour trois ans, la totalité de la redevance ferroviaire dans la zone portuaire pour les trafics nouveaux provenant du Bas-Rhin aux opérateurs qui utiliseront les navettes ferroviaires pour le « dernier kilomètre », au lieu de la route. La combinaison de trafics fluviaux et ferroviaires doit aussi être développée pour bénéficier de la complémentarité de ces deux modes.
  • Il créé une aide au développement du trafic de barge à barge. Ainsi, tout opérateur fluvial qui aura atteint sur un an un trafic de barge à barge d’au moins 100 conteneurs pleins se verra rembourser 50 % des droits de port versés en N+1 ;
  • Enfin, il met en place une aide au développement du trafic barge – train. Tout opérateur qui aura atteint en année N un trafic de bateau à train d’au moins 100 conteneurs pleins se verra rembourser 100 % des droits de port versés en N+1 pour ses trafics bateau à train.