Corridors et logistique

Fret ferroviaire : un plan de relance en huit axes pour un investissement de 1,35 Md€

Dans le cadre de son plan de relance, l’État prévoit de consacrer 1,35Md€ pour le développement du fret ferroviaire. Un dossier que le Premier ministre a défendu lors de l’inauguration de la ligne entre Perpignan et Rungis.

En Europe, le fret ferroviaire représente, en moyenne, 18% des transports terrestres. Un chiffre relativement faible mais qui l’est encore plus en France. En effet, le ferroviaire atteint difficilement 9% de parts de marché dans l’Hexagone. Lors de l’inauguration de la ligne ferroviaire entre Perpignan et Rungis, le Premier ministre, Jean Castex, a rappelé que « la moyenne européenne augmente encore.  Il y a des pays qui sont à 30%, tandis que nous, on continue de décroître. Façon de dire que nous plombons la moyenne européenne. » De plus, les volumes transportés par voie ferroviaire n’ont eu de cesse de diminuer depuis 20 ans. Le Premier ministre cite le chiffre de 43% de volumes perdus.

Un programme autour de huit axes

Pour enrayer cette dégradation du fret ferroviaire sur le territoire national, le gouvernement a décidé de se lancer dans un programme ambitieux de relance du fret ferroviaire. Présenté le 22 octobre, ce programme s’articule autour de huit axes :

250 M€ pour les installations terminales

Une enveloppe de 250 M€ pour les installations terminales. Il s’agit des embranchements ferroviaires sur les sites, les terminaux multimodaux rail-route et les terminaux qui permettent un report modal. En 2021, ce sont 20 opérations qui ont été retenues pour un investissement de 104 M€. D’autre part, 50 projets font l’objet d’un examen.

160 M€ pour les voies de service

Un investissement de 160 M€ pour améliorer les voies de service. Ces voies permettent de constituer des trains complets, de gérer les wagons isolés et de remiser les rames. Or, ces voies se sont dégradées. Trois sites (Miramas, Gevrey et Perrigny) sont actuellement en travaux. Trois autres sites (Woippy, Sibelin et Le Bourget) sont inscrits pour être viabilisés dans les prochaines années.

202 M€ pour la rénovation du gabarit des lignes

Le troisième axe prévoit la rénovation du gabarit des lignes ferroviaires pour s’adapter au matériel roulant existant. Ce volet prévoit de consacrer 202 M€ pour rénover certains axes et permettre le développement des autoroutes ferroviaires. Il s’agit notamment des tunnels dans les Vosges. Cet axe prévoit aussi de développer l’accessibilité ferroviaire des ports fluviaux. Les six premières opérations ont été engagées pour un montant de 15 M€. Le gouvernement a identifié 17 autres ports fluviaux qui nécessiteront une enveloppe de 36 M€.

Relancer les trains lourds et longs

Le quatrième axe de ce plan de relance ferroviaire doit consacrer le développement de trains lourds et longs. En développant ces convois, cela a « montré leur pertinence pour le fret ferroviaire, en permettant à la fois d’optimiser la capacité d’emport des trains et de réduire le besoin de sillons », indique le document du plan de relance.

205 M€ pour les lignes capillaires de fret

Le cinquième point de ce plan prévoit de moderniser les lignes capillaires de fret. Le gouvernement envisage de consacrer 205 M€ sur ce dossier. Ces rénovations sont engagées depuis des années avec, selon le gouvernement, une véritable dynamique pour le transport ferroviaire. Chaque année, le gouvernement consacre 10 M€ à ces rénovations. Dans le cadre du plan de relance, ce seront 40 M€ supplémentaires. Pour 2022, le gouvernement a identifié plusieurs lignes à rénover. Un programme qui nécessitera d’investir 145 M€ de plus.

85 M€ pour la digitalisation

La digitalisation constitue le sixième point de ce plan de relance. Une enveloppe de 85 M€ est prévue pour développer, au sein de SNCF Réseau, des outils digitaux. Ils serviront à améliorer la gestion des capacités et des sillons mais aussi la géolocalisation des trains et la communication entre agents de circulation et conducteurs de trains.

210 M€ pour compenser l’impact de ces chantiers

Parce que ces travaux auront des impacts sur la circulation des trains de fret, le gouvernement prévoit d’octroyer une enveloppe de 210 M€ pour compenser les surcoûts liés aux travaux qui seront réalisés. « L’État a demandé à SNCF Réseau de procéder à des aménagements des fenêtres de travaux de façon à réduire l’impact des chantiers sur le fret ferroviaire », indique le document du plan de relance.

140 M€ pour la desserte portuaire

Le dernier axe de ce plan de relance vise à accorder une enveloppe de 140 M€ aux ports pour qu’ils développent la part du ferroviaire dans leurs pré et post acheminements. Déjà, 14 projets ont été retenus. C’est le cas, par exemple au GPM de Dunkerque pour accélérer les opérations de manutention au terminal à conteneurs. Au GPM de Marseille-Fos, des aménagements sont prévus à Mourepiane. Enfin, au Havre, il est prévu « d’optimiser les interfaces ferroviaires sur Port 2000 ».

Ce nouveau plan de relance en faveur du fret ferroviaire prévoit des enveloppes pour activer des chantiers. Pour les professionnels du transport, ces chantiers sont un aspect important du plan de relance. « Il faudra aussi définir précisément les conditions d’évolution de ce mode de transport pour assurer une pérennité des actions prises. L’aspect social est déterminant pour l’avenir du fret ferroviaire », nous a confié un opérationnel de la logistique.