Dieppe-Newhaven : des nouveautés sur la ligne et la lutte contre le dumping social
Le 1er janvier, la concession de la ligne transmanche entre Dieppe et Newhaven a été renouvelée à DFDS pour une période de cinq ans. L’occasion pour les responsables de l’opérateur, DFDS, de revenir sur le dumping social sur cette rotation.
En novembre, la concession de la ligne entre Dieppe et Newhaven a été renouvelée pour une période de cinq ans. Le 4 janvier, le président du Syndicat mixte de promotion de l’activité transmanche (SPAMT), Alain Bazille, et Jean-Claude Charlo, directeur de DFDS Seaways, ont présenté les futurs aménagements des deux navires.
Améliorer l’attractivité de la ligne
En effet, l’entrée en vigueur de cette nouvelle délégation de service public va amener plusieurs nouveautés, « pour améliorer l’attractivité de cette ligne », souligne un communiqué du SPAMT. Parmi celles-ci, le schéma d’exploitation de la ligne est revu. En premier lieu, les traversées seront allongées pendant la nuit. Une décision qui permet de réduire la consommation énergétique des navires.
Trois saisons pour une liaison
Ensuite, les horaires de la ligne sont organisés en trois saisons. La saison basse, qui s’étend du 1er octobre au 30 avril, prévoit quatre traversées en semaine du lundi au vendredi et six traversées pendant le week-end. De plus, il a été créé une moyenne saison qui démarre le 1er mai jusqu’au 13 juillet. Au cours de cette période, six traversées quotidiennes relieront les deux ports de Dieppe et de Newhaven.
Une haute saison avec 16 traversées
Enfin, la haute saison, du 14 juillet au 30 août assurera six traversées par jour du lundi au vendredi et 16 liaisons pendant les week-end. Pour sa part, le mois de septembre sera considéré dans le schéma de la moyenne saison. Cette nouvelle organisation des rotations vise aussi à maîtriser les coûts d’exploitation de la ligne, selon le SPAMT.
Développer la marque Transmanche Ferries
Outre cette nouvelle organisation des traversées, il est prévu de développer la marque « Transmanche Ferries » aux côtés de DFDS. Il s’agit de renforcer la notoriété de la marque et d’affirmer sa mission de développement territorial. Par ailleurs, la commercialisation de packages traversée et hébergement sera désormais disponible sur le site de réservation de DFDS. En proposant des hébergements en Normandie, le département de Seine-Maritime souhaite développer le tourisme local.
Un programme d’investissement de 11M€
Encore, il a été annoncé un investissement de 11M€ sur les deux navires opérants entre les deux ports, le Côte d’Albâtre et le Seven Sisters. Ils doivent intervenir dans le courant du premier trimestre 2024. Ils ont pour objectif d’améliorer l’accueil des passagers et d’intégrer les considérations environnementales.
Des capsules pour le repos des chauffeurs
En premier lieu, la boutique de Duty Free, réintroduite depuis le Brexit, sera agrandie et rajeunie. De plus, les navires seront dotés de 40 « capsules » pour les chauffeurs routiers ou les cyclistes. Il s’agit de cabines superposées en remplacement des cabines de quatre personnes. « Encore peu répandues dans le transport maritime, elles seront mis prioritairement à disposition des chauffeurs routiers qui souhaitent disposer d’espaces individuels pour se reposer pendant leur temps de pause de travail et dont les attentes ont évolué suite à la crise du Covid », indique le SPAMT.
De nouvelles peintures pour réduire la consommation
Du côté du navire, après la mise en place de scrubbers en 2020, pour se conformer aux réglementations environnementales, le programme d’investissement prévoit d’appliquer un revêtement silicone antisalissures sur la coque. Ces peintures permettront aussi de réduire de 6% la consommation de carburant.
La lutte collective contre le dumping social
Après la présentation de ces innovations, les responsables du SPAMT et de DFDS sont revenus sur l’actualité des liaisons transmanche. Lors de cette visite, le président du SPAMT, Alain Bazille, a rappelé qu’il défendra le maintien du pavillon français. « Soucieux d’une gestion socialement responsable, le SPAMT en appelle à la lutte collective contre le dumping social menaçant la dignité des emplois des marins au Transmanche. »
Créer un cadre juridique pour éviter les dérives
De son côté, le nouveau directeur de la division ferry de DFDS, Mathieu Girardin, a déclaré, dans un entretien avec le journal britannique Shipping Watch, qu’il souhaite une concurrence saine dans ce secteur. En effet, il s’inquiète des dérives introduites par P&O Ferries en mars et du modèle low cost mis en place par Irish Ferries. Il demande un cadre juridique pour éviter ces dérives et le dumping social.